
En marge des funérailles du pape François à Rome, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump se sont brièvement entretenus pour la première fois depuis le retour de ce dernier à la Maison-Blanche — un échange facilité en coulisses par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui entend jouer un rôle de médiatrice entre l’UE et les États-Unis.
Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen se sont entretenues régulièrement ces dernières semaines, notamment lors d’un appel téléphonique après les funérailles du pape samedi 26 avril, pour discuter des relations transatlantiques et des efforts visant à rétablir le dialogue avec Donald Trump.
Selon un porte-parole de la Commission européenne, la discussion a porté sur les principaux défis pour les relations UE-États-Unis. Les deux femmes ont notamment évoqué le soutien à l’Ukraine, l’évolution du cadre de sécurité en amont du sommet de l’OTAN de juin et les négociations sensibles sur les droits de douane avec l’administration américaine.
Cet appel a eu lieu après un bref échange entre Ursula von der Leyen et Donald Trump au Vatican, leur première rencontre en face à face depuis le retour de ce dernier à la Maison-Blanche en janvier.
Depuis des mois, de hauts responsables de la Commission tentent en vain d’organiser une rencontre bilatérale entre Ursula von der Leyen et Donald Trump.
Selon des sources proches de la Première ministre italienne citées par le Corriere della Sera, Giorgia Meloni aurait œuvré activement en coulisses pour faciliter la rencontre entre la cheffe de l’exécutif européen et le président américain. Pour elle, le dégel des relations entre les deux personnalités politiques était « très important ».
Au sein du gouvernement italien, cette rencontre est perçue comme une reconnaissance du rôle de médiatrice que Giorgia Meloni cherche à jouer au sein de l’Occident. Ces mêmes sources affirment également que les discussions informelles entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky qui se sont tenues à Rome samedi doivent beaucoup à ses efforts. Il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes depuis leurs échanges houleux à Washington en février.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le parti Fratelli d’Italia (Conservateurs et Réformistes européens, CRE) de Giorgia Meloni a qualifié la journée de samedi d’« historique », soulignant le rôle de la Première ministre dans « la recherche de solutions aux questions les plus délicates qui troublent les relations internationales ».
Le parti d’extrême droite salue également les efforts diplomatiques de la dirigeante, qui ont été « menés avec soin et discrétion, sans chercher à se mettre en avant, alors même que les yeux du monde entier étaient rivés sur Rome, capitale de la chrétienté et, grâce à notre Première ministre, également de la diplomatie mondiale ».
Avant les funérailles du pape — qui ont rassemblé pas moins de 170 délégations venues du monde entier —, le gouvernement italien avait explicitement exclu toute rencontre officielle entre des responsables de l’UE et Donald Trump, qualifiant la tenue de telles rencontres de « déplacée » compte tenu du caractère solennel de l’occasion.
Cependant, suite à leur rencontre informelle, Ursula von der Leyen et Donald Trump ont tous deux fait part de leur volonté de se rencontrer officiellement dans un avenir proche.
La semaine dernière, Giorgia Meloni s’était rendue aux États-Unis pour rencontrer le président américain. Avant sa visite, elle avait eu un échange avec Ursula von der Leyen, soulignant les contacts étroits qu’ont eu les deux femmes au sujet des relations transatlantiques.
À Washington, Giorgia Meloni avait proposé un sommet UE-États-Unis. Elle espère que celui-ci se concrétisera avant le sommet de l’OTAN du 25 juin.
La cheffe du gouvernement italien semble être l’une des rares dirigeantes de l’UE à pouvoir aider au dégel des relations entre Bruxelles et l’administration Trump.
En effet, elle entretient une de bonnes relations avec le milliardaire américain, qu’elle considère depuis longtemps comme une figure d’inspiration politique. Elle fut d’ailleurs la seule dirigeante européenne invitée à sa seconde investiture.
La semaine dernière, Donald Trump n’a pas tari d’éloges à son sujet, déclarant : « Tout le monde l’aime, tout le monde la respecte et je ne peux pas dire cela de beaucoup de gens. Elle est devenue une amie ».
[Édité par Anne-Sophie Gayet]