
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien européen sont sur le point de retrouver leur niveau de 2019, avant la pandémie de Covid-19 durant laquelle elles avaient drastiquement été réduites. C’est ce que souligne un rapport, publié ce 28 avril, de l’organisation Transport & Environment (T & E) qui rassemble une cinquantaine d’ONG.
Cette situation “témoigne des difficultés du secteur à se décarboner, alors même que ses représentants font pression sur Bruxelles pour tenter d’assouplir les normes environnementales européennes”, relève le Financial Times.
Le quotidien britannique rappelle que les compagnies européennes se sont collectivement engagées à atteindre le “zéro émission nette” en 2050 grâce à une combinaison d’actions incluant l’utilisation de carburants moins émetteurs, d’aéronefs plus efficaces, de trajectoires optimisées et du système d’échange de crédits carbone notamment.
SAF trop chers
“Mais les compagnies aériennes protestent contre le coût trop élevé des carburants d’aviation durables [dits SAF pour sustainable aviation fuels] et leur production insuffisante, et ont exhorté l’UE, le mois dernier, à assouplir ses règles en matière d’environnement”, rapporte le Financial Times.
Dans son rapport, T & E indique qu’en 2024 plus de 8,4 millions d’avions ont décollé d’aéroports européens, émettant 187,6 millions de tonnes de CO2, soit 98 % des émissions de 2019. Et si l’on regarde uniquement les vols intra-européens, les niveaux pré-Covid ont déjà été dépassés l’année dernière.
Pour Krisztina Hencz, spécialiste de la réglementation du secteur aérien à T & E, “les émissions du secteur aéronautique sont en train de devenir incontrôlables”. Selon elle, “le réexamen du système d’échange de quotas d’émissions, prévu l’an prochain, pourrait permettre à l’UE de corriger une faille juridique pour faire en sorte que les compagnies aériennes paient véritablement à hauteur de leur pollution”.
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