Les dépenses militaires européennes sont 2,5 fois plus élevées que celles de la Russie | Le Grand Continent

Selon le rapport annuel du SIPRI sur les dépenses de défense au cours de l’année 2024, publié aujourd’hui, lundi 28 avril, plus de 100 pays ont considérablement augmenté leurs dépenses militaires l’an dernier .

L’Europe est l’une des régions où les dépenses de défense connaissent l’augmentation la plus importante depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, avec des niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis la fin de la guerre froide.

  • Entre 2023 et 2024, les dépenses consacrées à l’armement, aux forces armées et aux activités militaires ont augmenté de 17 % à l’échelle du continent pour atteindre 693 milliards de dollars, dont 370 uniquement au sein des pays de l’Union européenne.
  • Collectivement, les 27 dépensent ainsi 2,5 fois plus que la Russie pour la défense.
  • Les États-Unis demeurent de loin la première puissance au monde en termes de dépenses militaires, avec 997 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation annuelle de 5,7 %.

Les auteurs du rapport précisent que la hausse des dépenses de défense des pays européens « ne se traduira pas nécessairement par une augmentation significative des capacités militaires ou par une indépendance vis-à-vis des États-Unis. Ce sont des tâches bien plus complexes ». En mars, le SIPRI notait que les États-Unis ont représenté 64 % des importations d’armes des États européens de l’OTAN entre 2020 et 2024, soit 12 points de plus qu’entre 2015 et 2019 (52 %) .

  • Au cours de la décennie 2015-2014, l’Europe est ainsi la région où les dépenses de défense ont le plus augmenté : +83 %, contre 46 % en Asie et Océanie, 19 % en Amérique et au Moyen-Orient, et 11 % en Afrique.
  • En conséquence, 18 pays membres de l’OTAN ont consacré en 2024 plus de 2 % de leur PIB pour leur défense, contre 11 en 2023.
  • Le poids des pays européens dans le total des dépenses de défense de l’Alliance atlantique a augmenté de 2 points de pourcentage l’an dernier, passant de 28 à 30 %.

La cible fixée en 2014 pour les membres de l’OTAN à 2 % du PIB, révisée en 2023 pour encourager les pays de l’Alliance à consacrer « au moins » 2 % à leur défense, devrait être revue à la hausse au cours du prochain sommet qui se tiendra à La Haye du 24 au 25 juin 2025. Lors d’un événement à Tokyo le 12 avril, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte a déclaré : « Si nous nous en tenons à l’objectif initial de 2 %, nous ne serons pas en mesure de nous défendre contre les Russes dans trois à cinq ans » .

  • Rutte a signalé qu’il souhaitait que les pays européens de l’OTAN consacrent autant que les États-Unis pour leur défense, soit environ 3,5 % de leur PIB.
  • Donald Trump a quant à lui déclaré qu’il voulait fixer un seuil à 5 % du PIB, un niveau atteint l’an dernier par seulement 8 pays dans le monde (Ukraine, Israël, Arménie, Arabie saoudite, Russie, Myanmar, Oman et Algérie).



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