
L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est notamment dues à celle des vols low-cost. – Pxhere / CC
L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est notamment dues à celle des vols low-cost. – Pxhere / CC
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Inexorablement, le trafic aérien poursuit sa croissance : les émissions de CO2 des vols au départ de France ont augmenté de 4 % en 2024. À l’échelle européenne, les émissions du secteur atteignent 98 % de leur niveau de 2019, avant la pandémie qui avait infligé un coup d’arrêt au transport aérien, selon une étude de l’ONG Transports & Environment (T&E) parue le 28 avril.
« Les émissions de l’aviation deviennent incontrôlables, dit Jérôme du Boucher, responsable aviation chez T&E France. Si l’Europe continue sur cette voie, les promesses d’une aviation plus “verte” resteront une pure fiction. » Cette trajectoire est notamment due à la croissance du low-cost, dont les vols représentent, en France, 19 % d’émissions en plus par rapport à 2019.
Endiguer la fuite en avant
L’ONG souligne que le marché carbone de l’Union européenne, qui contraint les compagnies aériennes à acheter des quotas d’émissions de CO2, ne concerne pas les vols transcontinentaux, qui représentent 70 % des émissions des vols au départ de l’Europe. « Le secteur aérien ne paye pas le véritable coût de sa dette climatique », déplore Jérôme du Boucher. Une extension des marchés carbone européen et britannique à tous les vols aurait rapporté 7,5 milliards d’euros supplémentaires aux autorités en 2024, selon les calculs de T&E.
Pour endiguer cette fuite en avant, T&E demande « le gel des projets d’extension aéroportuaire actuellement envisagés à l’aéroport Charles-de-Gaulle, Beauvais et Nice » et le renforcement de la taxe sur les billets d’avion, « prérequis pour mieux refléter l’impact climatique de l’avion ».
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