Le Royaume-Uni envisage une taxe au kilomètre pour les véhicules électriques

Mise à jour le 2025-11-06 21:06:00 : Le gouvernement britannique pourrait instaurer une taxe sur les véhicules électriques pour financer les infrastructures routières.

À trois semaines de la présentation de son budget, le gouvernement britannique étudie la possibilité d’instaurer une taxe sur les véhicules électriques. L’objectif affiché : garantir un financement « équitable » des infrastructures routières, alors que les recettes issues des taxes sur les carburants diminuent avec la transition vers la mobilité zéro émission.

Ce qu’il faut savoir

Le fait : Le gouvernement britannique envisage une taxe sur les véhicules électriques.
Qui est concerné : Les conducteurs de véhicules électriques au Royaume-Uni.
Quand : La taxe pourrait entrer en vigueur en 2028.
Où : Au Royaume-Uni.

Une taxe dès 2028 ?

Selon le Daily Telegraph, la ministre des Finances, Rachel Reeves, envisagerait d’imposer une contribution de 3 pence (3,5 centimes d’euro) par mile parcouru, soit environ 250 livres par an pour un conducteur moyen. Le dispositif, qui entrerait en vigueur en 2028 après consultation publique, pourrait générer jusqu’à 1,8 milliard de livres par an au début des années 2030.

Une telle taxe alignerait le Royaume-Uni sur des pays comme l’Islande ou la Nouvelle-Zélande, qui ont déjà adopté des systèmes similaires pour compenser la baisse des revenus liés aux carburants fossiles.

L’industrie automobile vent debout

La proposition suscite toutefois une vive réaction du secteur. « Introduire un régime aussi complexe et coûteux, ciblant précisément les véhicules que les constructeurs peinent déjà à vendre, serait une erreur stratégique », a prévenu la fédération SMMT, représentant l’industrie automobile britannique.

« Cela découragerait les consommateurs (…), avec d’importantes répercussions sur la perception du Royaume-Uni en tant que lieu où investir », poursuit-elle.

Selon la SMMT, près d’un véhicule sur quatre vendu dans le pays est désormais 100 % électrique, un essor largement soutenu par les aides publiques. Une taxe kilométrique risquerait donc de freiner cette dynamique au moment où les constructeurs investissent massivement dans la transition énergétique.

Pressions budgétaires et arbitrages politiques

Le contexte budgétaire explique en partie cette réflexion. L’Office for Budget Responsibility (OBR) prévoit que les taxes sur les carburants rapporteront 24,4 milliards de livres en 2025-2026, soit 2 % des recettes de l’État — un montant voué à décliner. Rachel Reeves, déjà critiquée pour avoir augmenté la fiscalité des entreprises et réduit les dépenses publiques, cherche à rétablir l’équilibre des comptes sans compromettre une croissance fragile.

Outre la taxe sur les véhicules électriques, la presse britannique évoque aussi une possible hausse de l’impôt sur le revenu ou de la TVA, bien que les travaillistes aient promis de ne pas y toucher. Les arbitrages finaux seront dévoilés lors de la présentation du budget le 26 novembre.

Ce qui reste à préciser

Les détails sur la mise en œuvre de la taxe.
Les réactions des consommateurs et des experts économiques.

Citation

« La taxe sur les carburants concerne l’essence et le diesel, mais il n’existe pas d’équivalent pour les véhicules électriques. Nous souhaitons un système plus équitable pour tous les conducteurs » — Porte-parole du gouvernement, 2025.