
«Ils nous ont jeté des tomates » : le directeur général de Safran, Olivier Andriès, a dénoncé lundi devant une commission d’enquête parlementaire les critiques essuyées lors de l’implantation du groupe à Rennes. Le Figaro rapporte que le dirigeant du géant de l’aéronautique, excédé par l’attitude d’élus écologistes locaux, annonce qu’il ne réalisera plus aucun investissement industriel dans les communes dirigées par des majorités écologistes.
Ce coup de gueule intervient après l’installation d’une nouvelle fonderie d’aubes de turbines à Rennes, un projet stratégique pour l’activité militaire et civile de Safran, devant générer 500 emplois d’ici 2029. Le site, conforme à la loi sur « la zéro artificialisation nette (ZAN) » puisque implanté sur un ancien terrain de Stellantis, avait pourtant déclenché l’hostilité de certains élus locaux. « Dès l’annonce, nous avons été critiqués par les écologistes à Rennes », a raconté Olivier Andriès, évoquant des accusations de pollution et d’activités militaires indésirables.
« Ce n’est pas politique »
Scandalisé par l’accueil réservé à ce projet pourtant soutenu par la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, le patron de Safran a pris une décision radicale : « Je bannirai systématiquement toute offre d’une ville écologiste. Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas. »
Olivier Andriès insiste cependant sur le caractère non partisan de cette décision. « Ce n’est pas politique. Mais si on oublie l’intérêt national et qu’on refuse la création de 500 emplois, c’est une attitude égoïste », a-t-il asséné. Un discours qui a trouvé un écho chez le rapporteur de la commission, le député RN Alexandre Loubet, qui a fustigé sur X « l’écologie punitive » accusée de freiner la réindustrialisation de la France.