
«Un tiers des agences et des opérateurs » de l’Etat « qui ne sont pas des universités » seront « fusionnés ou supprimés », a promis dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. « C’est 2 à 3 milliards d’économies à la clé », a-t-elle affirmé sur CNews/Europe 1, avec notamment « moins d’emplois publics ». Ces fusions et suppressions devront être votées dans le cadre du budget 2026.
« L’Etat […] va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent », a justifié Amélie de Montchalin. « On a un devoir […] de supprimer ce qui est inutile ou qui aujourd’hui coûte trop cher. » La ministre des Comptes publics n’a pas spécifié quelles agences et opérateurs allaient être fusionnés ou supprimés, si ce n’est qu’elles n’incluaient pas les universités. « Je serai auditionnée » par une commission du Sénat sur ce sujet « mi-mai, je ferai des annonces à ce moment-là », a-t-elle ajouté.
434 opérateurs de l’Etat, 77 milliards d’euros de financements
Plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite en début d’année. Notamment l’Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne s’était pas opposée. L’Agence pour la transition écologique (Ademe), l’Office français de biodiversité (OFB) et la Commission nationale du débat public (CNDP) avaient été également visés par des amendements demandant leur suppression.
Dans le projet de loi de finances pour 2025 étaient inscrits 434 opérateurs de l’Etat, bénéficiant de 77 milliards d’euros de financements publics, un chiffre qui inclut des établissements d’enseignement supérieur qui ne sont donc pas concernés par le projet d’Amélie de Montchalin. Entre 2010 et 2020, le nombre d’opérateurs de l’Etat avait déjà décru d’un quart, « en grande partie sous l’effet de regroupements », rappelait en 2021 la Cour des comptes.
La ministre des Comptes publics a avancé « qu’aujourd’hui, on a 180.000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays ». Interrogée sur la façon dont les suppressions « d’emplois publics » pourraient se faire, Amélie de Montchalin a répondu : « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale. »
Notre dossier sur le budget de l’Etat
Dimanche, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, interrogée sur LCI, s’est dite « dubitative et inquiète » après l’annonce de la ministre des Comptes publics, déplorant qu’elle ait été faite « sans concertation ».