« Le financement de l’infrastructure par l’usage, c’est l’avenir » défend NGE


Le ministre des Transports l’a dit dans transport-logistique/philippe-tabarot-ministre-des-transports-il-nous-faut-3-5-milliards-par-an-pour-le-ferroviaire-et-les-routes-1022922.html »>un entretien accordé à La Tribune, « il faut 3,5 milliards d’euros par an pour le ferroviaire et les routes ». Un propos qui donne le contexte de la conférence Ambition France Transports, la grande conférence dédiée au financement des infrastructures de mobilité qui se tient le 5 mai prochain à Marseille.

Le sujet est toujours plus d’actualité entre les SERM, le chantier de l’A69, le Grand Paris Express, la concrétisation de l’ouverture à la concurrence des TER dès ce mois de juin dans le Sud avec l’arrivée de Transdev en tant qu’opérateur à la place de la SNCF ou encore la relance de la ligne Nancy-Contrexville…

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Régionalisation des infrastructures

Le Grand Paris Express est par exemple un sujet que connaît bien NGE, choisi il y a un an pour la conception-réalisation du dernier tronçon Ouest de la ligne 15, un contrat à 1,38 milliard d’euros qui a précisément positionné le groupe originaire de Saint-Etienne du Grès, dans les Bouches-du-Rhône, comme numéro 4 hexagonal du BTP. Engagé sur la réouverture de la ligne Nancy-Contrexville, sous-concessionnaire de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) pour la modernisation du port d’Arles, le groupe – qui emploie 23 000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires 2024 de 4,6 milliards d’euros – estime qu’il faut « cheminer vers un programme courageux d’infrastructures. Nous sommes à un tournant ».

Et Jean Bernadet, dans un entretien exclusif à La Tribune, de pointer le financement, nerf de la guerre et véritable problématique dans un contexte de tension budgétaire, alors même que les donneurs d’ordre déploient des projets ambitieux. « Je crois beaucoup à la régionalisation des infrastructures du quotidien. Nous avons besoin d’être au contact des donneurs d’ordre, de rester positifs et de continuer à investir. Nous discutons beaucoup avec les industriels, avec les politiques locaux. Ces discussions nous nourrissent et nous permettent d’être force de proposition ».

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Le PPP « modèle d’avenir »

Où l’on reparle du PPP, ce partenariat public-privé qui n’a pas toujours bonne opinion, qui a souvent défrayé la chronique. « Le PPP est un modèle d’avenir » défend Jean Bernadet.

« Le PPP c’est une co-construction, qui nous permet d’être promoteurs de solutions partagées avec les collectivités. Cependant cela ne pourra se faire que si on lève l’insécurité juridique qui pèse sur les projets. Aujourd’hui, et cette thématique ne figure pas au programme de la conférence Ambition France Transports, c’est l’insécurité juridique qui pèse sur les projets. L’argent privé est prêt à être investi, mais il faut lever l’insécurité juridique. On ne peut pas commencer un projet et le stopper au milieu du guet. Un travail législatif de fond est à mener. Il y a du courage en France mais s’il y a de l’insécurité juridique, il n’y aura plus de financement. Il faut lever ses blocages qui vont à contre-sens de la transformation des infrastructures ».

En ligne de fond, c’est l’adaptation des infrastructures au changement climatique dont il est question. Le PPP étant, pour le PDG de NGE, la solution car elle intègre la conception jusqu’à la construction, l’exploitation et la maintenance, ce qui « permet d’optimiser la chaîne de valeur ».

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L’usage, mode de financement

Et si le contexte budgétaire de l’Etat comme des collectivités est tendu, le financement doit se faire, dit Jean Bernadet, par l’usage, soulignant que l’usager se doit de payer l’infrastructure qu’il utilise et qu’il s’agit d’un mode de financement « transparent ». Et alors que la fin des concessions autoroutières est prévue pour 2031, les sujets de la gratuité et de l’utilité du péage refont surface. Le péage ? Voilà précisément un bon moyen de financer le besoin des infrastructures routières. « Les revenus des autoroutes, dès lors que celles-ci sont amorties, peuvent financer les besoins des routes nationales ».

La tenue de la conférence Ambition France Transports à Marseille, en région, de façon décentralisée donc, est perçue comme un bon signal. « Nous devons être entendu lors de cette conférence, que notre avis soit pris en compte. Les besoins sont énormes dans le ferroviaire, dans l’eau et dans les ENR. Nous sommes convaincus que le financement par l’usage est un axe pour continuer à investir dans nos infrastructures ».