Le conclave qui désignera le successeur du pape François se prolongera-t-il au-delà de deux jours ? | Le Grand Continent

Depuis le XVIIIe siècle, la durée moyenne des conclaves a considérablement diminué, passant de 95 jours en moyenne (soit environ 3 mois) à seulement 4 au siècle dernier, et 2 pour les deux derniers conclaves de 2005 (pour l’élection de Benoît XVI) et 2013 (l’élection de François).

  • La plus longue vacance du Siège apostolique (Sede vacante) de l’histoire de l’Église a eu lieu entre 1268 à 1271, suite au décès de Clément IV en novembre 1268. 
  • L’Église catholique s’est alors retrouvée sans pape pour une durée supérieure à 1 000 jours, le collège cardinalice — composé de 19 cardinaux électeurs — ne parvenant pas à atteindre un consensus.

Depuis cette élection, le successeur de Clément IV, Grégoire X, a promulgué une bulle papale intitulée Ubi periculum qui établit formellement le conclave comme méthode d’élection des papes dans un effort visant à raccourcir la durée de ces scrutins. D’une moyenne de 166 jours au XIIIe siècle, la durée des conclaves a diminué progressivement avant de remonter à partir du XVIe siècle.

  • En raison notamment de l’utilisation du droit dit « d’exclusive » par la France, l’Espagne et l’Autriche, certains conclaves ont duré jusqu’à près de 6 mois, notamment celui de 1740 qui a conduit à l’élection de Benoît XIV.
  • Cette prérogative, interdite par la Constitution apostolique Commissum nobis mise au vote par Pie X en 1904, autorisait les trois puissances à mettre leur veto à l’élection d’un cardinal avant que le vote ne se tienne.

Afin de choisir le successeur du pape François, les cardinaux devraient commencer à voter au plus tard, entre le 6 et le 11 mai.

  • Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent participer au conclave. Ces derniers sont au nombre de 135, dont 108 ont été nommés par François.
  • L’élection comprend différents tours de scrutin, dont la fréquence est fixée précisément : deux par demi-journée, soit 4 tours par jour, jusqu’à ce qu’un candidat atteigne les deux-tiers des voix.
  • Tous les 7 scrutins, les cardinaux doivent s’interrompre pour un temps de prière, une courte exhortation par le cardinal le plus ancien dans chacun des trois ordres, et un moment d’échanges et de discussions.
  • Si au bout de 30 tours — soit une semaine après le début du conclave — la majorité canonique reste toujours inatteignable, le choix des cardinaux se restreint alors aux deux noms ayant obtenu le plus de voix lors du tour précédent, qui restent seuls en lice.



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