
Hier, mercredi 16 avril, les pays membres des Nations unies ont voté sur une résolution portant sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de l’Europe (A/79/L.75), co-signée par une quarantaine de pays dont 26 États membres de l’Union (tous à l’exception de la Hongrie). Celle-ci contenait plusieurs mentions de la guerre d’agression russe à grande échelle lancée contre l’Ukraine en février 2022 .
Pour la deuxième fois en deux mois, les États-Unis de Donald Trump ont voté contre cette résolution aux côtés de la Russie, du Bélarus et de la Corée du Nord.
- Seulement 9 pays se sont opposés hier à la résolution : États-Unis, Bélarus, Corée du Nord, Erythrée, Mali, Nicaragua, Niger, Russie et Soudan.
- 105 pays ont voté en faveur dont le Qatar, la Mongolie ou le Myanmar, 33 se sont abstenus et 46 n’ont pas pris part au vote.
Dans sa prise de parole, le représentant par intérim des États-Unis auprès du Conseil économique et social de l’institution, Jonathan Shrier, a déclaré que « la résolution actuelle répète des déclarations sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine que les États-Unis considèrent comme inutiles pour faire avancer la cause de la paix ».
Il a ajouté, en référence aux éléments de la résolution portant sur le respect des principes démocratiques : « L’exclusion de personnes du processus politique est particulièrement préoccupante compte tenu de la “guerre juridique” (lawfare) agressive et corrompue menée contre le président Trump aux États-Unis. Une telle guerre juridique n’a pas sa place dans nos sociétés. Nous soutenons le droit de chacun à exprimer son point de vue sur la place publique » .
- En février, à l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe à grande échelle, Washington s’était opposé à une résolution qui réaffirmait « l’engagement des Nations unies en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et appelait « à une désescalade, à une cessation rapide des hostilités et à une résolution pacifique de la guerre contre l’Ukraine ».
- Quelques jours plus tôt, Trump déclarait que Kiev n’aurait « jamais dû commencer la guerre », attribuant ainsi la responsabilité de la guerre à l’Ukraine elle-même et à son président.
- Lundi 14 avril, le président américain a de nouveau blâmé Volodymyr Zelensky pour avoir « commencé la guerre contre quelqu’un qui fait 20 fois votre taille en espérant que les gens vous donneront des missiles ».
La position des États-Unis n’est pas isolée à l’échelle globale. Selon notre recension, en février 2025, 16 pays (dont la Russie, la Corée du Nord, l’Iran ou bien le Venezuela) considéraient que l’Ukraine était responsable de l’invasion de son territoire par l’armée russe, tandis que 74 pays refusaient de se prononcer sur la question. Une majorité de pays (101) affirmait cependant que la Russie est le responsable de la guerre.