
La Fonderie de Bretagne (FDB), ex-filiale de Renault située à Caudan (Morbihan), va redémarrer son activité grâce au groupe Europlasma, spécialiste de la dépollution et de l’industrie de défense. Le tribunal de commerce de Rennes a validé vendredi l’unique offre de reprise déposée, permettant de préserver 266 emplois sur les 285 existants, sans licenciement ni départ contraint.
A compter du 1er mai, le site breton entamera une diversification rapide, marquée par « la mise en production massive de corps creux pour la fabrication d’obus de mortier », une activité que la FDB qualifie d’alignée sur « les priorités nationales » en matière de souveraineté industrielle et de renforcement de la base technologique de défense.
Engagement de l’Etat et les collectivités territoriales
Jérôme Garnache-Creuillot, PDG d’Europlasma, s’est réjoui de cette décision, affirmant que le projet « redonne de la lisibilité industrielle en fondant le retournement sur une diversification accélérée dans le domaine de la Défense et structurelle dans les secteurs agricole ou ferroviaire notamment ».
L’Etat et les collectivités territoriales soutiennent activement cette reprise, via un prêt de 7 millions d’euros venant compléter les fonds d’Europlasma et l’appui de Renault, resté principal client du site. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a salué « une excellente nouvelle », tandis que la région Bretagne et l’agglomération de Lorient ont souligné « un tournant décisif » pour l’avenir industriel du territoire dans un contexte de tensions géopolitiques.
Un investissement de 15 millions d’euros sur 3 ans
Ancien bastion de Renault, la FDB produisait des pièces en fonte pour suspensions et échappements. En 2022, elle avait été cédée au fonds allemand Callista, mais la dépendance vis-à-vis du constructeur – 95 % du chiffre d’affaires en 2024 – et l’absence de garanties de commandes avaient freiné toute reprise viable jusqu’ici.
Europlasma, qui prévoit d’investir 15 millions d’euros à Caudan sur trois ans, inscrit cette acquisition dans une logique de synergies avec ses autres pôles : plasma, industrie, traitement des déchets dangereux et décarbonation. En 2023, le groupe affichait un chiffre d’affaires de 15,4 millions d’euros.