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La Martinique, leader de la protection des cétacés en Caraïbe

Mise à jour le 2025-11-13 10:00:00 : La Caribbean Cetacean Society (CCS) fait escale en Martinique après des missions scientifiques marquantes.

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Alors que les voiliers de la Transat Café L’Or touchent terre en Martinique, un autre navire fait lui aussi escale au Marin : celui de la Caribbean Cetacean Society (CCS). L’équipe revient de Barbade, dernière étape d’une série de missions scientifiques qui ont fait de 2025 une année historique pour l’association.

Son programme Ti Whale An Nou a été reconnu par l’UNESCO et soutenu par la Commission baleinière internationale. En collaboration avec l’Ambassade de France et plusieurs gouvernements caribéens, la CCS a organisé un forum régional inédit pour établir une feuille de route commune sur la conservation des cétacés.

Autre avancée majeure : l’interdiction historique de la chasse aux orques à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un succès auquel la CCS a largement contribué.

50 expéditions et un rayonnement caribéen

Créée en 2020, la CCS a déjà mené près de 50 expéditions scientifiques dans une vingtaine de territoires caribéens, avec plus de 70 partenaires : États, ONG, universités et acteurs locaux.

Son travail collectif a permis la création d’un sanctuaire marin en République dominicaine, et inspire désormais la mise en place d’un second à Curaçao.

Depuis la Martinique, l’association rayonne sur l’ensemble de la région, prouvant que l’expertise scientifique locale peut devenir un levier majeur de coopération environnementale.

“La Martinique peut être fière de son rôle moteur”

Pour Jeffrey Bernus, biologiste marin et cofondateur de la CCS, cette réussite est avant tout collective (pêcheurs, clubs de plongée, skippers, scientifiques et institutions). Mais cette année, un signal alarmant a été observé :

« Nous avons constaté une forte diminution des observations de baleines à bosse en Martinique. Elles n’ont été vues que pendant deux semaines, un record à la baisse. Cela montre à quel point nos suivis scientifiques sont essentiels pour comprendre et agir. »

Grâce à des collaborations avec le Parc naturel régional de Martinique, la CCS relie observations citoyennes et données scientifiques, une approche participative qui fait sa force.

Éduquer et former la jeunesse martiniquaise

La CCS fait de l’éducation un pilier de son action. L’association forme chaque année des jeunes martiniquais et caribéens à la recherche marine, que ce soit en stage, service civique ou projet de thèse.

« Deux jeunes issus de notre programme débuteront bientôt une thèse, preuve que ces expériences ouvrent des carrières scientifiques prometteuses », souligne Jeffrey Bernus.

L’organisation vient aussi de lancer deux offres de stage internationales réservées aux étudiants de Martinique, Guadeloupe et Guyane, pour participer à un projet sur les baleines à bosse en République dominicaine — une opportunité rare à l’échelle mondiale.

La CCS souhaite désormais organiser un Sea Camp en Martinique :

« Les enfants savent reconnaître un lion ou une girafe, mais peu savent différencier un cachalot d’une baleine à bosse… Ces espèces sont pourtant emblématiques de notre territoire. En les emmenant en mer, on crée un lien direct avec la nature, et c’est ainsi qu’ils deviendront les protecteurs de demain. »

Une biodiversité fragile face aux menaces humaines

Les analyses menées par la CCS confirment que la Caraïbe est un “hotspot” mondial de biodiversité marine. Les eaux de la région servent à la fois de zone de reproduction, d’alimentation et de repos à de nombreuses espèces.

Mais les dangers se multiplient :

« Collisions avec les bateaux, pollution sonore, dispositifs de pêche, déchets, campagnes sismiques ou encore chasse aux cétacés dans certaines îles voisines… La plus grande menace reste le manque de coopération régionale », déplore Jeffrey Bernus.

Selon lui, il faut institutionnaliser cette action collective :

« Les cétacés ignorent nos frontières, ils voyagent d’île en île. Leur protection doit être caribéenne et coordonnée. C’est pour cela que nous avons créé la CCS. »

Développement et protection : une coexistence possible

Alors que les navires de croisière et courses nautiques se multiplient dans la région, l’association plaide pour un développement mieux encadré :

« Il ne s’agit pas de freiner la croissance de la Martinique, mais de l’organiser intelligemment. Nous travaillons déjà avec le Grand Port maritime et les organisateurs de courses pour limiter l’impact sur la faune. L’objectif, c’est une île où croissance bleue rime avec respect du vivant. »

En 2026, la CCS prévoit de renforcer son réseau d’observation participative et de publier le premier rapport sur l’état des cétacés de la Caraïbe.

Ce qu’il faut savoir

  • Le fait : La CCS a mené 50 expéditions scientifiques en Caraïbe.
  • Qui est concerné : Les jeunes martiniquais et caribéens.
  • Quand : 2025, avec des projets pour 2026.
  • Où : Martinique et Caraïbe.

Sources

Source : Franceinfo

Visuel d’illustration — Source : la1ere.franceinfo.fr

Source d’origine : Voir la publication initiale

Date : 2025-11-13 10:00:00 — Site : la1ere.franceinfo.fr


Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets

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Publié le : 2025-11-13 10:00:00 — Slug : la-plus-grande-menace-le-manque-de-cooperation-regionale-la-martinique-moteur-de-la-protection-des-baleines-et-dauphins-dans-la-caraibe

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Cédric Balcon-Hermand

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