
Selon une étude réalisée par l’Open Source Center (OSC), un centre de recherche basé au Royaume-Uni, l’armée russe a considérablement accru sa dépendance vis-à-vis de la Corée du Nord depuis 2022. Entre septembre 2023 et mars 2025, près de 16 000 conteneurs transportant entre 4 et 6 millions d’obus d’artillerie ont transité de Pyongyang vers des dépôts de munitions situés dans l’ouest de la Russie 1.
- En octobre 2024, le Service de Renseignement National sud-coréen indiquait que le régime nord-coréen avait envoyé plusieurs milliers de combattants pour assister l’armée russe dans son effort visant à repousser l’armée ukrainienne de l’oblast de Koursk.
- Cette implication directe de la Corée du Nord dans la guerre russe contre l’Ukraine se traduit également depuis plus de deux ans par une assistance matérielle considérable : les munitions nord-coréennes représentaient environ la moitié des obus tirés par les forces russes en 2024.
En échange de ce soutien, Pyongyang aurait reçu plus de 20 milliards de dollars de paiement de la part de Moscou. Selon un rapport récent du Korea Institute for Defense Analyses, la Corée du Nord devrait également recevoir des technologies ainsi que des armes de pointe 2. En mars, Pyongyang a dévoilé un sous-marin nucléaire pour la construction duquel la Corée du Nord aurait pu recevoir une aide de la Russie 3.
- L’assistance apportée par Kim Jong-Un à la Russie, qui aurait vraisemblablement été proposée par le dictateur nord-coréen lui-même, permet à Poutine de maintenir un avantage considérable sur l’armée ukrainienne.
- L’an dernier, l’artillerie russe était en mesure de tirer en moyenne 10 000 obus par jour, contre moins de 2 000 pour Kiev. Au maximum, l’armée de Moscou a tiré jusqu’à 38 000 obus sur toute la ligne de front en l’espace de 24 heures.
- Si les munitions nord-coréennes sont généralement d’une qualité inférieure à celles utilisées par Kiev, elles permettent néanmoins à Moscou de dominer la guerre d’attrition qui s’est installée en Ukraine depuis 2023.
Des sources ukrainiennes alertent également sur le risque d’une implication directe des combattants envoyés par Pyongyang sur le sol ukrainien, dans le cadre de futures offensives 4. Jusqu’à présent, ces forces ont uniquement été utilisées pour repousser les soldats ukrainiens de Koursk. Le Kremlin justifierait ce déploiement en présentant ces territoires comme faisant partie intégrante du territoire russe, suite à l’annexion des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson décrétée en septembre 2022.