
La dette de la France est un « piège dangereux », selon le Premier ministre. François Bayrou s’exprimait dans une conférence de presse mardi 15 avril, à l’issue d’un « Comité d’alerte du budget » réunissant plusieurs membres du gouvernement et des parlementaires. Et François Bayrou a poursuivi : « Nous ne pouvons pas accepter que la France soit le pays où on dépense le plus d’argent public, où on prélève le plus d’impôts et de taxes diverses et de cotisations, et que pourtant les Français s’accordent unanimement à constater que l’action publique ne marche pas ».
**Ce que dit le chef du gouvernement sur la dépense publique française est vrai. Si l’on compare la France aux autres pays de l’Union européenne, elle est effectivement en tête, selon l’Insee. Elle consacrait plus de 57% de son PIB aux dépenses publiques en 2023, devant la Finlande et l’Italie, 55%. Au niveau mondial on peut prendre les chiffres de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques. Parmi ces 38 membres, la France est à nouveau en tête du classement, loin devant les États-Unis ou le Japon qui consacrent autour de 40% de leur PIB aux dépenses publiques.
La France en tête des prélèvements obligatoires
François Bayrou dit également vrai quand il affirme que la France est le pays qui fait le plus de prélèvements obligatoires. Toujours selon l’OCDE, en 2023, les impôts, les taxes et les cotisations pesaient 44% du PIB de la France, juste devant le Danemark et l’Italie, deux pays où les prélèvements obligatoires représentent autour de 43%. Au bas du classement, on trouve le Mexique, chez qui les recettes fiscales représentent à peine 20% du PIB.
En revanche, il est plutôt faux de dire que les Français constatent que leurs services publics ne marchent pas. Selon l’Institut Paul Delouvrier, qui publie tous les ans depuis vingt ans un baromètre de la satisfaction des usagers des services publics, 77% des Français se disent satisfaits après avoir utilisé un de leurs services publics. C’est notamment le cas après avoir fait appel à la police ou la gendarmerie. La justice et l’Éducation nationale font en revanche partie des domaines sur lesquels les Français sont les plus critiques avec respectivement 35 et 40% de satisfaction.