La ferme familiale de Jean-Pierre Andrès ferme ses portes après 4 générations à Strasbourg

C’est un bout de l’histoire du quartier de la Robertsau, au nord de Strasbourg, qui s’apprête à disparaître. Le 31 décembre prochain, Jean-Pierre Andrès, le dernier maraîcher conventionnel du quartier va partir en retraite, mettant fin à une histoire familiale de 4 générations et de quasiment un siècle. Il tenait à bouts de bras son exploitation avec sa femme Isabelle, ne laissant désormais plus qu’un producteur bio dans le secteur. Là où, il y a encore une cinquantaine d’années, ils étaient une centaine de petits producteurs.

Métier difficile

Les facteurs expliquant cette évolution sont multiples, mais Jean-Pierre Andrès les adresse principalement aux aspects financier et physique. « On n’a pas de week-end, la météo est catastrophique. Vous gagnez 3 sous, l’Etat en prend 4, vous n’avez pas le droit d’être malade« , détaille-t-il, se disant épuisé par le métier.

Outre ces problématiques, il y a également celle de la ville, qui gratte toujours plus de terrain. « Je suis entouré de maisons maintenant, avant on était entre maraîchers. C’est dommage mais c’est la preuve que ça ne marche plus. Maintenant, il faut 30-40 hectares de blé ou de maïs qui rapporte une réserve de trésorerie« , regrette-t-il.

Du côté des clients habitués de l’établissement, ce départ a effectivement des airs de lourde perte. « Ce n’était pas les prix faramineux des supermarchés ou d’autres boutiques qui se prétendent bio et qui vendent des choses dont il est permis de douter de la qualité« , affirme Danièle.