
Un nouvel épisode de la bataille que livre Donald Trump à la justice de son propre pays. La Cour suprême des Etats-Unis a suspendu ce samedi l’expulsion de migrants vénézuéliens soupçonnés d’appartenir à un gang criminel, et ce en vertu d’une loi du XVIIIe siècle.
Le président américain avait en effet invoqué le mois dernier la loi sur les ennemis étrangers (Alien Enemies Act) de 1798 pour arrêter des migrants vénézuéliens accusés d’appartenir à l’organisation criminelle Tren de Aragua, avant de les expulser vers une prison de haute sécurité au Salvador. « Le gouvernement est tenu de n’expulser aucun membre de cette catégorie de détenus aux Etats-Unis jusqu’à nouvel ordre de ce tribunal », indique l’ordonnance de la Cour.
Ciblés à cause de leurs tatouages ?
Cette décision fait suite à un recours en urgence déposé par des avocats spécialisés en droits humains afin de stopper l’expulsion de migrants actuellement détenus dans un centre au Texas. Les avocats de plusieurs Vénézuéliens déjà expulsés ont affirmé que leurs clients n’étaient pas membres du Tren de Aragua, n’avaient commis aucun crime et qu’ils avaient été ciblés principalement en raison de leurs tatouages.
Donald Trump, qui a fait campagne en promettant d’expulser des millions de migrants sans papiers, a accusé le Venezuela de « se livrer à une invasion » des Etats-Unis avec l’entrée de membres présumés de ce gang latino-américain. Le président républicain a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue.
Cette loi de 1798 avait jusqu’alors été utilisée uniquement en temps de guerre, notamment à l’encontre des ressortissants japonais et allemands en territoire américain pendant la Seconde Guerre mondiale.