
«C’est la misère ». Au micro de Franceinfo ce vendredi matin, Philippe Legrand, ancien enseignant de l’établissement Notre-Dame-de-Toutes-Aides, où a eu lieu l’attaque au couteau jeudi, pointe du doigt l’échec des politiques de santé dans les établissements scolaires. « On manque d’infirmière scolaire, de médecins, de psychiatres, de psychologues… », déplore le délégué syndical, membre du bureau régional de la CGT enseignement privé sous contrat.
Dans certains départements, jusqu’à 40 % des postes de psychologues scolaires n’étaient pas pourvus à la rentrée scolaire 2024, selon les estimations de la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques.
Des portiques de sécurité inefficaces aux Etats-Unis ?
Le syndicaliste critique par ailleurs la proposition du Premier ministre visant à installer des portiques de sécurité à l’entrée des établissements, prenant l’exemple des Etats-Unis où des tueries surviennent « 2 à 3 fois par mois » dans les établissements scolaires. Quant à la fouille des affaires personnelles, que le gouvernement entend imposer dans certains établissements, le délégué syndical juge cette mesure irréaliste. « Il ne faut pas être grand-père pour comprendre que les policiers n’auront jamais les moyens humains pour assurer ces fouilles ».
Une proposition de loi prévoit de permettre, en cas de menace pour l’ordre et la sécurité, au chef d’établissement et à certains membres du personnel (CPE) de procéder à des fouilles des affaires personnelles, avec l’accord des parents.
Au-delà de ces mesures répressives, l’ancien professeur a appelé le gouvernement à se pencher sur la santé des enfants. « Des parents se démènent comme ils peuvent pour leur trouver des places dans des instituts spécialisés, mais ces places n’existent pas, s’insurgent Philippe Legrand. Il peut y avoir deux à quatre ans d’attente ».