Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle et des capteurs ouvrent une nouvelle ère pour les robots humanoïdes.
Les robots humanoïdes exécutent déjà des missions complexes, avec précision et sans fatigue. Cette mutation technologique redéfinit radicalement l’organisation du travail et soulève des enjeux sociaux majeurs : comment préserver l’emploi, requalifier les compétences et garantir une transition humaine dans un monde qui sera de plus en plus robotisé. De plus, les robots humanoïdes s’intègrent dans les chaînes de production, collaborent avec les opérateurs humains, assurent des fonctions de contrôle qualité ou de manutention. Ce mouvement répond à la pénurie de main-d’œuvre et préfigure une nouvelle organisation du travail, fondée sur une synergie homme-machine. Il est urgent que la France comprenne les enjeux qui sont liés à cette nouvelle vague de robots dont le marché pourrait atteindre 38 milliards de dollars d’ici 2035 d’après Goldman Sachs.
Un exemple à suivre est celui de la Chine qui a fait de la robotique humanoïde une priorité stratégique nationale. Par exemple, un centre de démonstration de 4.000 m² regroupe déjà à Shanghai, une centaine de robots de dix entreprises différentes, capables de réaliser des tâches très diverses (marche, vaisselle, soudure…). Mais le plus important est l’intégration des robots humanoïdes dans la vie quotidienne.
Les robots humanoïdes au service de la société : des usages concrets en pleine expansion
Loin de se cantonner à l’industrie ou à la science-fiction, les robots humanoïdes s’intègrent désormais dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. Grâce à l’intelligence artificielle, ils deviennent de véritables assistants dans des secteurs aussi essentiels que la santé, l’éducation ou les services.
Dans les hôpitaux, une aide précieuse pour les soignants
Le secteur de la santé voit émerger des robots capables de soulager le personnel médical. C’est le cas du robot Xiaoyi, déployé dans certains hôpitaux pour accueillir les patients, répondre à des questions médicales simples ou les guider dans les couloirs. D’autres robots infirmiers humanoïdes vont plus loin : ils peuvent mesurer la température corporelle, acheminer des médicaments, transporter des échantillons, ou encore contribuer au suivi des patients. Ces assistants robotiques permettent d’optimiser les tâches logistiques, tout en libérant du temps pour les soignants.
Dans l’éducation, une présence bienveillante pour accompagner les enfants
Les robots s’invitent aussi dans les salles de classe, notamment à travers des outils pédagogiques innovants. Le robot Keeko, par exemple, est utilisé dans les écoles maternelles et primaires pour raconter des histoires, enseigner du vocabulaire ou animer des jeux éducatifs, tout cela en interaction avec les enfants. Dans certaines zones rurales en manque d’enseignants, des robots humanoïdes assistés par IA sont même déployés pour proposer un enseignement interactif, structuré et stimulant, comblant ainsi les inégalités d’accès à l’éducation.
Dans les lieux publics, une interface humaine pour les services
Les humanoïdes jouent également un rôle croissant dans les métiers de l’accueil. Le robot Sanbot, présent dans des hôtels, banques ou centres commerciaux, est capable d’accueillir les visiteurs, de répondre à leurs questions, de leur indiquer des directions ou encore de présenter des offres commerciales. Dans les gares et les aéroports, d’autres robots assurent l’orientation des voyageurs, permettent l’impression des billets et dialoguent en plusieurs langues, facilitant ainsi la fluidité des déplacements, notamment pour les touristes.
Ces exemples illustrent une tendance de fond : l’intégration des robots humanoïdes dans des contextes de proximité, où leur capacité d’interaction humaine, couplée à l’IA, apporte une valeur ajoutée concrète. En accompagnant les professionnels, en soutenant les services publics ou en enrichissant les expériences d’apprentissage, ils participent à réinventer la relation entre technologie et société.
(*) Xavier Dalloz dirige depuis plus de 30 ans le cabinet Xavier Dalloz Consulting (XDC), spécialisé dans le conseil stratégique sur l’intégration des nouvelles technologies dans les entreprises. Il enseigne également à l’ICN Business School, partageant son expertise avec les futurs leaders du numérique. Parmi ses engagements récents, il a co-organisé le World Electronics Forum (WEF) à Angers en 2017, Grenoble en 2022 et Rabat en 2024. Il a également introduit et animé le WEF lors du CES 2023 à Las Vegas, à la demande de la CTA.