
Grippe, Covid-19, bronchiolite, coqueluche, rougeole, tuberculose… Pour protéger à la fois la mère et le futur bébé, plusieurs vaccins sont recommandés, mais d’autres sont fortement déconseillés pendant la grossesse. À l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, la Haute Autorité de santé (HAS) rappelle les consignes en matière de vaccination chez la femme enceinte. 20 Minutes vous en fait un résumé.
Pourquoi se faire vacciner pendant la grossesse ?
Plusieurs vaccins sont non seulement autorisés, mais recommandés aux femmes enceintes car ils permettent de prévenir des infections potentiellement graves pour la mère ou le nouveau-né. « Lorsqu’une femme est enceinte, son système immunitaire s’adapte pour reconnaître et protéger son fœtus, explique la HAS. Cela la rend plus fragile face à des infections respiratoires courantes, comme la grippe ou le Covid-19. Le risque d’infections sévères conduisant à une hospitalisation (voire au décès) augmente alors. Le risque de fausse couche et d’accouchement prématuré aussi. »
Côté nourrisson, à la naissance, son système immunitaire n’est pas encore mature. Il est donc particulièrement vulnérable face aux infections. « En se faisant vacciner contre ces maladies pendant sa grossesse, la femme enceinte fabrique de nouveaux anticorps en grand nombre qui sont transmis, par le placenta, au bébé qui va naître, souligne la HAS. Il est ainsi protégé, grâce à sa mère, dès les premiers mois de sa vie. » Pour rappel, en cas de bronchiolite ou de coqueluche, le nourrisson peut faire des infections sévères pouvant conduire à la réanimation, voire au décès pour la coqueluche.
Quels vaccins effectuer pendant la grossesse ?
Les vaccins recommandés sont ceux dits inactivés (non vivants). Ils ne présentent aucun danger pour le fœtus. Il s’agit en premier lieu du vaccin contre la grippe. La vaccination est recommandée à tout moment de la grossesse car cette infection respiratoire peut entraîner des complications sévères chez la femme enceinte. Le vaccin contre le Covid-19 est également conseillé à n’importe quel stade de la grossesse, notamment pour réduire le risque de formes graves.
La HAS recommande également la vaccination des femmes enceintes contre le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable des bronchiolites sévères chez les nourrissons. Il est conseillé à la femme enceinte de recevoir une dose de vaccin entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée, idéalement entre septembre et janvier, période correspondant à la saison épidémique du VRS. Cette vaccination offre une protection au nouveau-né dès la naissance et jusqu’à l’âge de six mois. Enfin, le vaccin contre la coqueluche est également recommandé à partir du second trimestre de grossesse, idéalement entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée.
Quels vaccins éviter pendant la grossesse ?
A contrario, certains vaccins, dits vivants atténués, sont déconseillés car ils contiennent une version affaiblie du virus, avec un risque potentiel d’infection du fœtus. Il s’agit des vaccins contre la rougeole-oreillon-rubéole (ROR), la tuberculose et la varicelle. « Par précaution, toute grossesse doit être évitée dans le mois qui suit ce type de vaccination », précise l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Ces vaccins doivent donc être administrés au moins un mois avant la grossesse, notamment dans le cadre du programme de vaccination préconceptionnel.
Et en cas de voyage ou de situation particulière ?
Dans certains contextes, comme un voyage dans une zone à risque ou une exposition professionnelle, d’autres vaccins, tels que ceux contre l’hépatite A, la fièvre jaune ou la méningite, peuvent être envisagés au cas par cas. Ce sera au médecin d’évaluer les bénéfices-risques pour la mère et le futur bébé.