« Gaza est devenue une fosse commune… » selon Médecins sans frontières


«Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », a dénoncé ce mercredi Médecins sans frontières (MSF), suite aux opérations militaires et au blocus imposé par Israël sur l’aide humanitaire.

« Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza », déclare Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence de l’ONG à Gaza, qui estime que la réponse humanitaire est « gravement entravée par l’insécurité constante et les pénuries critiques ».

Onze membres de MSF tués depuis le début de la guerre

Une série d’attaques meurtrières menées par les forces israéliennes témoigne « d’un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Gaza », accuse l’organisation, dont onze collaborateurs ont été tués depuis le début de la guerre dans l’étroit territoire palestinien.

« Nous appelons les autorités israéliennes à lever immédiatement le siège inhumain et mortel imposé à Gaza, à protéger les vies des Palestiniens ainsi que celles du personnel humanitaire et médical, et à œuvrer, avec toutes les parties, au rétablissement et au maintien d’un cessez-le-feu », poursuit MSF dans son communiqué.

Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d’une offensive terrestre dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou estimant qu’une pression militaire accrue était le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages enlevés lors d’une attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël.

« Pas un échec humanitaire, mais un choix politique et une attaque délibérée contre un peuple »

Israël empêche également l’entrée de toute aide humanitaire sur le territoire et selon MSF les stocks de nourriture, de carburant et de médicaments sont épuisés.

MSF évoque en particulier des pénuries de médicaments pour le traitement de la douleur et des maladies chroniques, d’antibiotiques et de matériel chirurgical essentiel.

« Il ne s’agit pas d’un échec humanitaire, mais d’un choix politique et d’une attaque délibérée contre un peuple, menée en toute impunité », accuse Amande Bazerolle.

Les bombardements limitent les actions de l’ONG

Sans approvisionnement en carburant, les hôpitaux qui produisent l’électricité leur permettant de fonctionner avec des générateurs, ne seront plus en mesure d’opérer ou de maintenir en vie les patients critiques.

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Les bombardements et combats limitent très fortement ce que MSF est capable de faire. Ainsi depuis le 18 mars et la reprise des opérations militaires, MSF n’a pas pu retourner à l’hôpital indonésien du nord de Gaza.

« Nos équipes devaient commencer à gérer le service pédiatrique mais ont dû fuir l’hôpital de campagne installé juste à côté de l’enceinte. Les cliniques mobiles de MSF dans le nord de Gaza ont été suspendues, et dans le sud, les équipes n’ont pas pu retourner à la clinique Al-Shaboura à Rafah ».



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