
« Si le quartier latin ne veut pas de toi, viens chez nous dans le 19e », proclamait Zakaria Harroussi, auteur et co-fondateur du festival Quartier bis de la Littérature urbaine. Une invitation au vivre ensemble, thème de la deuxième édition du festival, qui aura lieu ce samedi à La Maison de la Poésie. Ici, des écrivain.e.s de quartiers rivaux montent sur la même scène et racontent leur récit sans s’opposer.
Ce samedi 26 avril, La Maison de la Poésie ouvrira ses portes au Festival et Prix des Littératures Urbaines. Un événement créé par l’association Quartier bis de la littérature, qui présente des œuvres de littérature urbaine, longtemps racontées de l’extérieur, par ceux qui ne connaissent pas ce qu’il y a au-delà du périphérique.
Créé en janvier 2024 sous l’impulsion de Zakaria Harroussi et Freddy Dzokanga, le festival se donne un objectif : mettre à l’honneur les auteurs issus des quartiers populaires, souvent trop peu représentés dans les prix littéraires. Pour le co-auteur de “Quartier de Combat (éditions Denoël)”, ces auteurs n’ont « jamais eu leur place pour les prix Goncourt, Renaudot, Fémina. »
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Le duo de fondateurs, eux-mêmes écrivains et issus de quartiers populaires, ont voulu faire émerger cette littérature urbaine qui raconte la vie de la ville, loin des clichés et des préjugés. Selon l’universitaire Christina Horvath, la littérature urbaine se définit comme un récit de fiction dans une ville contemporaine.
Le programme de cette édition réunit des écrivains comme Monia Aljalis, Martial Cavatz ou encore Dalya Daoud, qui viendront partager leurs « contes de la cité » : ses joies, ses difficultés, mais aussi les solidarités qui y existent.
Le thème de cette année, « Vivre. En ville. Ensemble ? », prend tout son sens dans un contexte où les quartiers populaires, souvent associés à la violence et à la misère, sont aussi le théâtre de rivalités et de tensions. Si les règlements de compte entre quartiers sont fréquemment médiatisés, le festival ambitionne de montrer une autre réalité : celle des liens qui se créent malgré tout, celle des histoires partagées, celle d’une culture qui dépasse les murs des quartiers.
Jade Maurinier