Faut-il croire les conseils santé qui pullulent sur les réseaux sociaux ?

Il faut être prudent avec les conseils santé rappelle une étude de la revue médicale américaine Jama Network Open, parue le 26 février, qui met spécifiquement en garde contre le recours aux tests médicaux sans encadrement. Des tests souvent recommandés par des influenceurs comme cette jeune naturopathe, qui s’appelle Maé et qui est suivie sur TikTok par près d’un million de personnes. La jeune femme se met en scène lors de son passage dans un laboratoire où elle est allée réaliser un test de microbiote. « I__l faut juste remplir le petit pot et le mettre dans un sachet_ »,_ dit-elle. Dans le même genre, Kim Kardashian avait exhorté l’an dernier ses 340 millions d’abonnés à faire une IRM du corps entier, dans un laboratoire qui le facture 2500 dollars et qui affirme pouvoir détecter plus de 500 maladies.

Quelque 16% seulement de prescripteurs sont médecins

Des chercheurs australiens et américains ont décortiqué un millier de publications sur Instagram et TikTok suivis par 200 millions d’internautes. Des posts qui concernent cinq tests spécifiques allant de l’analyse de microbiotes à des tests de détection de prédisposition au cancer.

Ce qui interpelle ces chercheurs, c’est d’abord que ces prescripteurs n’ont souvent rien à voir avec le monde médical. Parmi leurs auteurs, on ne trouve que 16% de médecins. Et dans 68% des cas, deux fois sur trois, ces influenceurs ont un intérêt financier à promouvoir ces tests, avec des partenariats rémunérés ou la vente de produits.

Quelque 6,5% seulement des influenceurs, dont les publications, ont été regardées de près mentionnent des études spécifiques pour justifier de l’utilité de ces tests et moins de 15 % en signalent les éventuels effets nocifs !

Manque d’encadrement et désinformation médicale ?

Les chercheurs parlent même de désinformation médicale, car ces tests ne sont pas sans conséquences. Parmi ceux qui sont promus sur les réseaux sociaux, il y a, par exemple, un test sanguin de détection précoce de plus de cinquante cancers (MCED), test très prometteur mais qui présente encore un risque de faux positif. Il est déjà utilisé aux États-Unis, mais pas encore homologué par la Food and Drug administration.

Ces tests médicaux peuvent donc amener les gens à faire des examens ou bien à suivre des traitements « inappropriés ou inutiles » est-il indiqué dans l’étude. Les chercheurs alertent aussi sur le risque de générer de nouvelles maladies comme des crises d’anxiété chez les personnes qui font des tests de médecine prédictive.



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