
Emmanuel Macron a quitté Mayotte et est désormais attendu à La Réunion. Le président français doit y évoquer l’épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. Le chef de l’Etat, arrivé lundi soir sur l’île, va aussi réaffirmer le « rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique », où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l’Inde.
Il poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l’océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l’île Maurice vendredi. A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d’euros sur six ans pour financer le plan de « refondation » du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.
Une épidémie transmise par le moustique tigre
La Réunion est secouée par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l’année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf. Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l’épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d’un échange avec l’Agence régionale de la santé.
Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l’envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé. « Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de « chik » sur nos deux services d’urgence », ce qui génère « vraiment une grosse tension sur nos capacités », a-t-il alerté dimanche.
Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.
La multiplication des catastrophes naturelles
Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d’euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans. Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l’île – la canne à sucre représentant 53 % de la surface agricole – ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.
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A la même époque, l’an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l’île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l’augmentation et de l’intensification de ces phénomènes météorologiques. Le chef de l’Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l’île est autosuffisante aux trois quarts. La souveraineté alimentaire sera au cœur du cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien jeudi à Madagascar.