
Comme chaque matin depuis près de trois mois, Kevin Goldberg regarde les comptes de Solidarités International, l’ONG qu’il dirige, « pour voir si des virements des Américains sont arrivés dans la nuit ». Comme chaque matin depuis près de trois mois, il n’y a rien, ou presque. « On a reçu 30 .000 dollars sur les 15 millions que l’USAid nous devait pour les contrats qu’on avait passés avec eux. »
L’annonce, par un décret du 20 janvier du président Trump, du gel du financement de l’USAid, l’agence qui fournissait plus de 40 % de l’aide humanitaire mondiale, frappe de plein fouet les ONG du monde entier et les françaises en particulier.
Depuis cette date, le directeur de Solidarités International a l’impression de se faire balader par une administration américaine qui change d’avis toutes les deux semaines : « Fin février, on nous a dit de tout arrêter, que toutes les missions en cours étaient suspendues. Ensuite, on a reçu un courriel nous disant de continuer les missions vitales. Puis de les arrêter quinze jours plus tard. »