
Déjà six ans. Le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris était ravagée par un incendie sous les yeux du monde entier. Parisiens, touristes et télévisions regardaient l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France en proie aux flammes. Le lendemain, le président de la République, Emmanuel Macron promettait de la reconstruire en cinq ans.
Un pari (presque) réussi grâce aux 846 millions d’euros de dons récoltés avec la réouverture en grande pompe de la cathédrale le 8 décembre dernier. Beaucoup d’argent, mais aussi, et surtout, des centaines de cerveaux et de bras que le chef de l’Etat récompense ce mardi en décorant cent compagnons et salariés de la Légion d’honneur ou l’Ordre du Mérite.
L’origine du feu toujours indéterminée
Charpentiers, sculpteurs, tailleurs de pierre… Le choix n’aura pas été simple pour décider de ceux qui se verront attribuer les symboliques breloques. Ainsi, 33 personnes recevront la Légion d’honneur, et 67 autres l’Ordre national du Mérite, remises par le président de la République, le Premier ministre, la ministre de la Culture et plusieurs membres du gouvernement.
Parmi les décorés, on retrouve quelques têtes connues comme Philippe Jost, président de l’établissement public chargé du chantier de restauration de la cathédrale, Philippe Villeneuve, l’architecte en chef ou la conservatrice Marie-Hélène Didier, mais aussi des personnes, artisans et ouvriers, qui ont travaillé directement sur le chantier et choisies, souvent, par leurs collègues eux-mêmes.
Si le chantier touche à sa fin, l’enquête sur l’origine de l’incendie, elle, reste ouverte. Six ans après, les causes exactes du sinistre n’ont toujours pas été déterminées avec certitude. Plusieurs pistes ont été envisagées : court-circuit électrique, mégot oublié, outil resté branché, dysfonctionnement des systèmes de sécurité… Mais aucune preuve irréfutable n’a permis de trancher définitivement.
Le parquet de Paris a déjà indiqué que « rien ne s’orientait vers un fait volontaire », ce qui exclut un acte malveillant ou de terrorisme. Une modélisation en 3D de la flamme est toujours en cours et doit permettre de confronter différentes hypothèses. Il faudra encore plusieurs mois d’enquêtes, au bas mot.
140 millions d’euros encore à attribuer
Si l’enquête n’est pas terminée, la reconstruction de la cathédrale non plus. Beaucoup de grandes fortunes y ont contribué, mais aussi beaucoup de particuliers. Au total, 340.000 donateurs issus de 150 pays, dont « l’immense majorité » de la somme récoltée représentait des « dons de particuliers allant jusqu’à 1.000 euros » selon l’établissement public chargé du chantier. « On a beaucoup parlé des grands donateurs qui ont été très généreux mais il y a eu 300.000 petits donateurs », rappelle à l’AFP Stéphane Bern.
Au total, 700 millions d’euros ont servi à la rénovation de Notre-Dame de Paris. L’argent restant, plus de 140 millions d’euros, doit être « réaffecté à des restaurations urgentes des extérieurs » de la cathédrale côté Est, selon Philippe Jost. « Ils seront consacrés à une phase 3 de restauration des façades et couvertures de la sacristie, ainsi que des arcs-boutants et du chœur », explique Philippe Bélaval, directeur général des patrimoines au ministère de la Culture, à nos confrères de France 24.
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« Des sculptures et des parements en pierre rongés par l’atmosphère parisienne au fil des années » sont aussi concernés, a assuré de son côté le président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, Philippe Jost, interrogé par BFM TV.
Malgré l’afflux important de dons, la cathédrale pourrait de nouveau faire appel à la générosité dans les mois à venir. La Fondation Notre-Dame prévoit de relancer une collecte à partir de 2025 afin de financer la rénovation des extérieurs de la sacristie et du presbytère. À cela s’ajouteront encore d’autres travaux que l’établissement public est en train de chiffrer.