En orbite depuis 50 ans, cette sonde vénusienne va retomber sur Terre dans quelques jours… Et personne ne sait où !

En mars 1972, l’Union soviétique lançait une sonde dans l’espoir d’envoyer un atterrisseur résistant aux conditions extrêmes de Vénus. Mais un problème de minuterie condamna la mission à rester autour de la Terre. Cinquante ans plus tard, ce module de descente de 480 kg s’apprête enfin à faire une rentrée atmosphérique — incontrôlée — suscitant une vive curiosité scientifique et quelques inquiétudes.

Un lancement raté… et un nom de baptême

Le 31 mars 1972, la sonde Venera 8 s’élève vers les cieux, transporté par une fusée conçue pour mettre un engin sur la surface vénusienne. Malheureusement, l’étage supérieur Blok L s’arrête prématurément, laissant la sonde piégée en orbite terrestre. Fidèle à la tradition soviétique, elle est alors rebaptisée “Kosmos”, une désignation courante pour les échecs spatiaux restés en orbite.

Rapidement, le vaisseau se fragmente : deux parties retombent sur Ashburton, en Nouvelle-Zélande, tandis que le module principal de 480 kg poursuit sa course autour de la Terre. Conçu pour résister à la chaleur torride et à la pression écrasante de l’atmosphère vénusienne, ce module est aujourd’hui jugé capable de traverser intacte notre propre atmosphère.

Un retour annoncé pour mai 2025

Selon les calculs de Marco Langbroek, traqueur hollandais de satellites, la rentrée de Kosmos 482 devrait survenir autour du 10 mai 2025. Les prévisions restent toutefois floues : l’activité solaire actuelle dilate notre atmosphère, accroissant la traînée subie par les objets en orbite et modifiant leur vitesse de descente.

Jusqu’à quelques jours avant l’impact, personne ne saura précisément où ni quand la sonde tombera. Les zones habitées semblent peu menacées : la majeure partie de la planète étant couverte d’océans ou de terres reculées, les débris tomberont très vraisemblablement en mer. Reste que, par analogie avec les risques posés par un météoroïde, la possibilité d’un fragment atteignant une zone habitée, même faible, n’est pas nulle.

Un danger relatif… et une opportunité scientifique

Sur le plan humain, le risque de blessure est minime. Mais pour la communauté scientifique, la rentrée de cette sonde est une occasion unique d’étudier la durabilité de matériaux spatiaux après un demi-siècle en orbite. Les parties métalliques et composites de Kosmos 482, conçues pour Vénus, pourraient révéler de précieuses informations sur la résistance à l’érosion par l’oxygène atomique, aux rayonnements et aux micrométéorites.

Les données collectées sur un éventuel atterrissage sur terre ferme — si le hasard le permet — aideront à améliorer la conception des futures sondes : choix des alliages, traitements de surface ou protections thermiques.

Une réplique de musée du vaisseau de descente Venera 8 qui se trouve sur une orbite décroissante autour de la Terre. Crédit : NASA

Le défi des débris spatiaux

Kosmos 482 illustre aussi le problème croissant des débris orbitaux. Depuis les années 1950, plus de 10 000 objets supérieurs à 10 cm flottent autour de la Terre : satellites hors d’usage, étages largués, fragments divers. L’Agence spatiale européenne estime qu’environ 3 000 satellites morts restent en orbite, menaçant collisions et pannes de missions vitales.

La rentrée de Kosmos 482 rappelle l’importance de stratégies de désorbitation contrôlée : un atterrissage encadré ou le renvoi en orbite cimetière. En l’absence de telles mesures, la Terre continue de subir des rentrées incontrôlées, avec tous les aléas que cela comporte.



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