Dans un sondage réalisé entre le 3 janvier et le 15 février 2025 dans les dix pays de l’ASEAN — Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam —, 52,3 % des personnes interrogées (contre 49,5 % en 2024) déclarent préférer les États-Unis à la Chine .
- Le soutien à un alignement avec Pékin est le plus fort dans les pays qui entretiennent des liens économiques étroits avec le pays, comme la Thaïlande (55,6 %), Brunei (55,0 %) et le Laos (51,0 %), ou qui expriment un mécontentement croissant à l’égard des politiques américaines, notamment concernant la position sur le conflit Israël-Gaza, à l’instar de l’Indonésie (72,2 %) et de la Malaisie (70,8 %).
- À l’opposé, le soutien à un alignement avec les États-Unis est le plus élevé dans les pays qui ont un différend territorial avec la Chine ou un partenariat de sécurité avec Washington comme les Philippines (86,4 %), le Vietnam (73,5 %), le Myanmar (57,7 %), le Cambodge (57,0 %) et Singapour (52,9 %).
- Le niveau de confiance dans l’Union européenne dans la région a considérablement augmenté, passant de 41,5 % en 2024 à 51,9 % en 2025 — mais 35,6 % des répondants estiment que l’Union est trop centrée sur ses affaires internes, l’empêchant ainsi de se projeter au niveau mondial.
Si les pays de la région sont au cœur de la guerre commerciale que Donald Trump a lancée le 2 avril, 40,7 % des répondants estiment que l’implication des États-Unis en Asie du Sud-Est augmenterait, voire augmenterait de manière significative sous la présidence de Donald Trump
- Les pays qui expriment le sentiment le plus fort à ce sujet sont le Laos (63,5 %), le Vietnam (58,7 %), ainsi que Brunei et le Cambodge (tous deux à 51,7 %).
- Ce sont également les pays qui se sont vus appliquer les droits de douane les plus élevés : 49 % pour le Cambodge, 48 % pour le Laos, 46 % pour le Vietnam et 24 % pour le Brunei.
- 51,2 % estiment d’ailleurs que l’imprévisibilité du président Trump ajoute de l’incertitude à l’engagement des États-Unis dans la région.
38,7 % des personnes interrogées considèrent que la position ferme du président Trump à l’égard de la Chine permettrait de maintenir l’équilibre des pouvoirs dans la région, alors que le « comportement agressif en mer de Chine méridionale » est la principale préoccupation géopolitique des sondés.
- Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les États-Unis et la Chine sont engagés dans une escalade commerciale, marquée par l’imposition de droits de douane allant jusqu’à 145 % par Washington sur les importations chinoises, à laquelle Pékin a répondu avec des tarifs de 125 %.
- Face aux déclarations répétées du président Trump affirmant que des discussions étaient en cours entre les deux pays et qu’un accord pourrait être conclu dans les semaines à venir , le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a réagi le 25 avril dans un message publié sur X : « La Chine et les États-Unis ne mènent AUCUNE consultation ni négociation. Les États-Unis doivent cesser de semer la confusion. »