
A peine le pied posé sur le sol de Mayotte, le président a tenu à « rendre hommage à la force de résistance de tout le peuple mahorais ». Emmanuel Macron a entamé lundi sa visite officielle de l’archipel encore meurtri par le passage dévastateur du cyclone Chido en décembre.
Le chef de l’Etat prévoit de faire le point sur la reconstruction de l’archipel et présenter un plan de « refondation » de ce département le plus pauvre de France. Première étape d’une tournée de cinq jours dans l’océan Indien (Mayotte, Réunion, Madagascar et Maurice).
« On a répondu à l’urgence extrême. Maintenant, je suis là pour faire le constat de ce qui est bien fait, ce qui n’est pas assez bien fait, pour donner un coup d’accélérateur », a-t-il ajouté. Il est accompagné des ministres des Outre-mer Manuel Valls, de l’Agriculture Annie Genevard, de la Santé Yannick Neuder et de la Francophonie Thani Mohamed-Soilihi.
Un projet de refondation dans les tiroirs
Le président arrive avec un projet de loi de programmation pour « la refondation » de l’archipel, qui vise à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, l’habitat illégal, l’insécurité et à soutenir l’économie locale.
Ce texte, très attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, sera entériné dans la soirée par un Conseil des ministres spécial que le chef de l’Etat présidera en visioconférence depuis l’avion qui le mènera ensuite de Mayotte à La Réunion.
« On ne réglera pas tous les problèmes par un seul texte », a-t-il reconnu lundi, mais il faut « une mobilisation au-delà de la phase d’urgence pour régler les problèmes de fond » auxquels est confronté l’archipel, notamment le défi migratoire en provenance des Comores.
Durcir le volet immigration
Le projet de loi prévoit de durcir les conditions d’obtention du titre de séjour dans l’archipel ainsi qu’une extension de l’aide au retour volontaire. Il entend aussi faciliter les évacuations d’habitats insalubres dans les bidonvilles et les saisies d’armes dans un département à l’insécurité rampante.
Mayotte, où le taux de chômage atteignait 37 % et le niveau de vie restait sept fois plus faible qu’ailleurs en France avant le passage de Chido, doit devenir une zone franche globale, avec des abattements fiscaux à 100 %.
Le projet de loi prévoit aussi l’alignement des droits sociaux et des conditions de travail sur ceux de la métropole. Les minima sociaux, comme le RSA, y sont aujourd’hui 50 % inférieurs.