
Fin mai, un Lotois organise une vente aux enchères de très bons crus de vins. Tous les bénéfices seront reversés à l’Oncopole de Toulouse pour faire avancer la recherche. Une manière pour lui d’honorer sa femme, décédée d’un cancer du sein.
« Elle me voyait acheter tout ce vin et ne voulait pas que je boive tout ça tout seul ! », s’amuse doucement Bernard*. Ce Lotois, âgé de 70 ans, organise pour la quatrième fois une grande vente aux enchères de vins au profit de l’Oncopole de Toulouse. Sa femme est décédée d’un cancer du sein en 2013, et a été soignée au centre Claudius Regaud (devenu l’Oncopole). « Ils se sont très bien occupés d’elle, malgré l’issue fatale », glisse-t-il. Ces ventes aux enchères sont un moyen d’honorer son épouse, qui avant de partir, avait estimé que c’était une très bonne idée. Ses filles, aussi, sont dans la confidence et soutiennent cette action. « Nous avons pris la décision tous les deux, nous voulions en organiser une tous les trois/quatre ans », affirme cet amateur de vin. Et c’est chose faite.
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Avec trois ventes aux enchères passées, Bernard a récolté plus de 25 000 euros, dont il a fait don à chaque fois pour faire avancer la recherche contre le cancer. Une démarche qui touche l’Oncopole de la ville rose.
Cette fois, fin mai, ce sont 1 200 bouteilles d’une grande sélection vins qui seront proposées à la vente. 103 bouteilles de blanc, 12 champagnes, 22 Magnum de rouge… « Il y a beaucoup de Malbec, évidemment, des vins de Cahors dont beaucoup sont de 2018, un très bon millésime, mais aussi des vins Corses… », assure Bernard.
« Je repars souvent avec quelques flacons »
« Je suis un grand amateur de vin. J’ai vécu en Gironde. Depuis le 6e étage de là où je travaillais, je voyais Libourne sur la rive droite, et Saint-Estèphe sur la rive gauche. Et le week-end, j’allais à Saint-Émilion. Mon cousin est œnologue à Bordeaux, j’ai toujours baigné dans ce milieu », explique Bernard. Ce médecin a, même, présenté, en 2012, à l’Académie de médecine un plaidoyer pour le « bon usage du rouge », mettant en avant notamment ses bienfaits métaboliques. Il poursuit : « Quand je suis arrivé à Cahors il y a 40 ans, j’ai découvert le Malbec, il a bien changé depuis et pour le mieux ! Quand je vais voir un vigneron, je demande toujours à goûter son vin. Et je repars bien souvent avec quelques flacons ! » L’homme se rend régulièrement en Corse pour y faire des balades à vélo, et il ne manque jamais de s’arrêter au milieu des vignes. C’est en 2019 qu’il rejoint la Confrérie des Vins du Lot. « Ils ont mis un peu de temps à se rendre compte que j’étais un connaisseur ! », plaisante-t-il. L’association soutient cette vente aux enchères. Elle sera, d’ailleurs, animée bénévolement par le commissaire-priseur Anne Caudesaygues. L’œnologue Éric Filipiak aide, également, à la création des lots ainsi que de nombreuses associations (comme les Bonnes Tables du Lot ou le Lions Club de Cahors).
La quatrième vente aux enchères n’est pas encore passée que le Lotois pense déjà à la prochaine. « Je commence à mettre des vins de côté. Par exemple, j’ai repéré dans la revue des vins de France, un Pic Saint-Loup qui a été récompensé, je vais en commander », sourit Bernard. Une manière d’allier sa passion pour les vins, et de penser à son épouse. Mais surtout, un beau moyen de continuer à faire avancer la recherche contre le cancer.
*prénom modifié