
En fin de semaine dernière, la quasi-totalité des ministres de l’Economie se sont retrouvés à Washington pour les traditionnelles assemblées générales du Fonds monétaire international et de la Banque Mondiale.
Eh bien, des ministres européens sont revenus avec – effectivement – cette information : les États-Unis veulent désormais atterrir, ils réalisent les dégâts causés par leurs annonces désordonnées.
Au début du mois, on s’en souvient, Donald Trump avait annoncé que les marchandises qui traversent l’Atlantique seraient taxées à 20%. Avant de reculer et de ramener les droits de douane à 10% pendant 90 jours.
Un plafond de 10 % ?
Ce que les autorités américaines ont fait savoir entre quatre yeux ces derniers jours (selon nos informations) est que
1- le taux de 10% sera un grand maximum et que l’objectif est bien de trouver un accord plus bas.
Et 2- si aucun accord n’est possible en 90 jours, cette période sera prolongée.
Un plafond de 10%, c’est certes quatre fois plus qu’auparavant, mais ce n’est plus 20%. Un certain nombre d’entreprises vont souffler.
Mais cette information est-elle sûre ? Oui et non. Oui parce que l’atmosphère a changé. Trump a dû baisser d’un ton. Les prévisions économiques de son pays ont été revues à la baisse. Mais non, cette information d’un atterrissage sur les droits de douane avec l’Europe n’est pas sûre à 100%. Parce que c’est la pagaille à Washington.
C’est Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, qui a rassuré ses interlocuteurs. On dit que c’est le plus modéré de l’équipe. Mais il faut compter avec Howard Lutnick, le secrétaire au commerce, beaucoup plus radical. Lui a une explication pour le déficit commercial américain : les Européens détestent notre bœuf parce qu’il est magnifique et le leur est faible. Bon…
En réalité, tant que Donald Trump n’a pas tranché, tout est ouvert
Donc, oui, il y a du mieux sur la ligne, mais à confirmer.
Et du mieux vis-vis de la Chine ? Pas pour l’instant. Selon les dernières informations, Washington envisagerait de diviser par plus de deux les droits sur les produits chinois, de 145 à environ 60%.
Logiquement, un atterrissage devrait avoir lieu, mais pas suffisamment pour vraiment rassurer les grandes entreprises américaines. Apple aurait décidé de transférer en Inde sa production d’Iphone d’ici la fin 2026, nous apprend le Financial Times. Aujourd’hui, 80% des Iphone vendus aux Etats-Unis viennent de Chine. On parle de 60 millions de téléphones.
Donald Trump, lui, est déjà passé à autre chose.
Ce week-end, il a exigé que les navires de commerce américains passent gratuitement dans le canal de Suez et le canal de Panama. Au fond, vu du Bureau Ovale, la vie est simple.
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