Droits de douane américains imposés à la Chine : Non, le prix de l’iPhone ne va pas mécaniquement augmenter pour les Européens

Ces dernières décennies, les Américains ont délocalisé en Asie la production d’une grande partie de leurs produits phares comme l’iPhone, les poupées Barbie, ou encore les vêtements et chaussures de la marque Nike. Mais ces nouveaux droits de douane XXL ne s’appliqueront pas sur nos achats de produits américains fabriqués en Chine, car les droits de douane, c’est géographique. Ils sont appliqués sur le pays de production, et pas sur le pays d’origine de la marque.

**>>Donald Trump suspend pendant 90 jours les surtaxes douanières pour les pays visés, mais augmente à 125% celles ciblant la Chine

**Le président américain Donald Trump ne surtaxe pas les produits américains mais ceux qui sont produits en dehors du territoire américain. Son objectif, qu’il martèle d’ailleurs, c’est de relocaliser la production à domicile. Un iPphone fabriqué en Chine et vendu à Paris n’est donc pas concerné par la hausse des droits de douane.

Incertitude sur la réaction des grandes marques américaines

Vu le niveau du big bang commercial redouté, personne ne mise sur un impact nul pour le consommateur européen mais personne ne peut non plus prédire avec certitude ce qui va se passer. On ne peut qu’émettre des hypothèses. Si l’on garde l’exemple de l’iPhone, la question est de savoir comment Apple va réagir. Le prix de son téléphone phare va augmenter fortement aux États Unis. Les ménages américains vont sans doute attendre un peu plus longtemps avant de renouveler leurs vieux appareils.

La marque à la pomme a plusieurs options. Pour compenser l’impact économique des droits de douane, elle peut diminuer ses marges, l’entreprise a fait l’an dernier près de 400 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Elle peut aussi décider d’augmenter ses prix sur ses autres marchés, l’iPhone serait donc vendu finalement plus cher en Europe, mais ce n’est pas l’hypothèse privilégiée par les économistes que nous avons contactés.

À court terme, une baisse du prix de l’iPhone en Europe ?

Pour Sébastien Jean, spécialiste du commerce international, directeur associé à l’Ifri, l’institut français des relations internationales, certaines entreprises pourraient au contraire décider de baisser leurs prix, afin d’écouler en Europe les stocks invendus aux États-Unis. À court terme, c’est tout à fait possible qu’il y ait des ristournes sur une partie de la production chinoise destinée à l’Europe confirme de son côté l’économiste Éric Heyer de l’OFCE, Institut rattaché à sciences Po.

Les produits de marque américaine ne seraient d’ailleurs pas les seuls concernés, mais avec une conséquence néfaste pour notre économie : si la Chine réagit à la fermeture du marché américain en bradant ses produits chez nous, l’impact peut être terrible pour nos industries françaises et européennes.



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