La guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump à l’encontre de la Chine n’est pas sans conséquence pour son propre pays. Pour rappel, 145 % de droits de douane supplémentaires sont actuellement appliqués sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. En contrepartie, Pékin a instauré 125 % de surtaxes douanières aux produits américains.
Une hausse face à laquelle certains des 50 États américains se révèlent particulièrement vulnérables, d’après Investors Observer. Ce bureau d’études a pour cela analysé les données commerciales des États sur l’année 2024 provenant des agences officielles du gouvernement américain et des actualités du secteur. L’impact varie néanmoins selon les données que l’on regarde.
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En termes de dépenses en produits chinois, le plus gros État client est la Californie. 122,75 milliards de dollars (107,8 milliards d’euros) ont ainsi été dépensés dans les importations chinoises en 2024.
C’est toutefois le Nevada qui dépend le plus des importations chinoises : elles représentent 26 % du total de ses importations, bien que leur montant ne soit égal qu’à « seulement » 4,89 milliards de dollars (4,30 milliards d’euros).
Et si l’on s’arrête à l’impact des importations sur le PIB (produit intérieur brut) des États, c’est le Tennessee qui est le plus exposé. Ses importations en provenance de Chine représentent 22 % de son PIB, « ce qui souligne une forte sensibilité économique aux perturbations commerciales », notent les auteurs de l’étude.
Des risques pour le portefeuille des Américains
Conséquence potentielle de cette hausse des droits de douane : une augmentation des prix pour les entreprises, qui la répercuteraient sur les consommateurs. Ou une diminution des importations et donc un choix réduit en magasin ou en stock.
« De grandes chaînes comme Walmart, Amazon et Target, qui dépendent fortement des produits chinois, avertissent déjà que les consommateurs pourraient constater une hausse des prix et de possibles pénuries dans les rayons », relève Investors Observer.
Ainsi, les biens de consommation courante, comme les appareils électroniques, les vêtements et les articles ménagers, pourraient être plus chers et plus difficiles à trouver. Le bureau d’études estime que ces catégories de biens devraient être touchées plus durement par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, aussi bien dans les magasins physiques que sur les sites de vente en ligne.
Une éventualité balayée ce mardi par le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent. « Je ne pense pas que nous aurons de choc sur les chaînes d’approvisionnement », a-t-il assuré. Selon lui, « les magasins ont géré leurs stocks en prévision de cela ». Et ce n’est pas la première fois que le responsable tente de rassurer sur le sujet. Lundi, il avait déjà déclaré qu’il ne redoutait pas de voir les rayons vides « dans l’immédiat ». Et d’affirmer : « Nous avons d’excellents distributeurs. Je suppose qu’ils ont commandé par anticipation. Je pense qu’il y aura des substitutions et ensuite cela dépendra de la vitesse à laquelle les Chinois s’engageront dans une désescalade ». Pékin promet en tout cas régulièrement de mener la guerre commerciale « jusqu’au bout » si Washington poursuit ses mesures douanières.