Donald Trump, 100 jours au pouvoir et des dingueries à la pelle : notre top 10 de ses pires décisions depuis janvier

L’idée de mesurer les accomplissements d’un président américain à la marque symbolique des «100 jours» depuis le début du mandat remonte à Franklin Delano Roosevelt, en 1933. À l’époque, le démocrate avait redressé en trois mois une économie ébranlée par la Grande Dépression des années 1930. Le concept est resté.

Dans un autre style, les premières semaines du deuxième mandat de Donald Trump ont marqué les esprits. Selon un sondage réalisé pour ABC News, le Washington Post et Ipsos, sa cote de popularité après «100 jours» est la plus basse pour un président américain depuis 1945. Retour sur trois mois d’annonces surprises et d’attaques – à peine masquées – contre la science et le vivant.

La cérémonie d’investiture : nazis et conquête de Mars

C’est l’un des nombreux décrets que le «Potus» (President of the United States of America ou président des États-Unis d’Amérique) a signé le jour même de son investiture. Le 20 janvier dernier, 1 500 émeutiers condamnés par la justice dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 ont obtenu une grâce présidentielle. Parmi eux, les assaillants qui avaient commis des actes violents contre des policiers, et les miliciens d’extrême droite comme ceux des Oath Keepers et des Proud Boys – qui ont donc été remis en liberté.

Le même jour, Elon Musk a fait plusieurs saluts nazis à la foule. Donald Trump, lui, a fait la promesse de «planter le drapeau américain sur la planète Mars», comme un clin d’œil à son acolyte également patron de SpaceX. De quoi donner le ton.

Lundi 20 janvier, lors de l’investiture de Donald Trump à Washington D.C. (États-Unis), Elon Musk a fait un salut nazi. © Capture d’écran France Télévisions

L’administration américaine bannit les mots «Féminisme», «LGBT», «Pollution»… et renomme le golfe du Mexique

Depuis son entrée en fonction, Trump a interdit aux scientifiques d’utiliser plus de 120 mots dans leurs recherches, tels que «Femme», «LGBT», «Équité», «Polarisation», «Oppression», «Ségrégation», sous peine de perdre leurs financements publics. Il a également supprimé ce vocabulaire de tous les sites et documents gouvernementaux.

Dans la même veine, il a annoncé renommer le golfe du Mexique en «golfe d’Amérique», lors de son investiture. Cela n’a pas manqué de faire pouffer Hillary Clinton, visible dans le champ de la caméra à ce moment-là. Google, beaucoup plus sérieux, s’est exécuté sans broncher via son application Maps. Quant à l’agence de presse américaine Associated Press (AP), qui n’a pas voulu accepter cette nouvelle terminologie, elle est depuis lors interdite d’accès à la Maison-Blanche.

Le Doge débarque par surprise dans les locaux de l’agence du climat

Le 5 février, le département de l’efficacité gouvernementale (Doge) d’Elon Musk a débarqué par surprise dans les locaux de l’agence du climat (NOAA – l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique). Leur objectif : mettre la pression sur les scientifiques. Par la suite, le Doge a fait la tournée des organisations gouvernementales jugées «nuisibles à la prospérité des États-Unis», entraînant des licenciements massifs. Selon le New York Times, environ 1 300 employé·es de la NOAA avait démissionné ou avait été licencié·es au 8 mars. L’administration Trump prévoyait le même de congédier 1 000 salarié·es supplémentaires, soit une réduction de 20% des fonctionnaires de l’agence pour le climat.

Le président américain veut prendre le contrôle de Gaza et en faire la «Côte d’Azur du Moyen-Orient»

Lors de la visite du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à Washington, début février, Trump a surpris son monde en annonçant vouloir «prendre le contrôle de la bande de Gaza» pour en faire la «Côte d’Azur du Moyen-Orient».

L’idée a inspiré des internautes qui en ont fait une vidéo à l’aide de l’intelligence artificielle. Dans celle-ci, la bande de Gaza est transformée en immense station balnéaire. On y voit Donald Trump, torse nu, siroter un cocktail sur un transat avec Benyamin Nétanyahou, tandis que Elon Musk danse sous une pluie de dollars. La vidéo a convaincu Trump. Le président l’a récupérée pour la poster sur ses propres réseaux sociaux.

Trump attaque Zelensky, le «dictateur»

La séquence a fait le tour du monde. Le 28 février, dans le Bureau ovale, Trump et son vice-président, J.D. Vance, ont réprimandé sans ménagement Volodymyr Zelensky. Quelques jours avant, Trump avait qualifié le président ukrainien – en guerre contre l’envahisseur russe – de «dictateur», et l’Ukraine de «responsable» du déclenchement de la guerre.

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Volodymyr Zelensky et Donald Trump, à la Maison-Blanche, le 28 février 2025. © Capture d’écran CNN

Autre signe de rapprochement avec Poutine, l’administration américaine a fermé le service national de lutte contre la désinformation. Ce dernier se consacrait essentiellement aux menaces d’ingérences étrangères, principalement russes. «Le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent se réjouir», a commenté un responsable du département d’État, cité par Politico.

Les scientifiques licenciés… ou refoulés à la frontière

Le président américain, qui s’est notamment fait connaître en 2004 dans une émission de téléréalité où sa phrase préférée était «You’re fired !» («Tu es viré !», en français), a viré Kate Calvin, scientifique en chef et conseillère principale sur le climat de la Nasa, le 10 mars. Dans les autres agences fédérales, le patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement, Lee Zeldin, souhaite congédier 1 115 biologistes, chimistes et autres expert·es.

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Vendredi 7 mars, à Paris, les scientifiques mobilisé·es pour défendre la recherche face aux attaques de Trump. © Justine Prados/Vert

Le 20 mars, le gouvernement français a annoncé qu’un scientifique français s’était fait refoulé à la frontière américaine. La raison : des messages anti-Trump avaient été retrouvés dans son téléphone.

Trump impose des droits de douane à tout le monde… y compris à des manchots

Mercredi 2 avril, Donald Trump a annoncé de nouvelles taxes sur «tous les produits arrivant aux États-Unis» pour «enrichir [ses] concitoyens». Parmi les cibles de cette politique commerciale agressive : deux îles volcaniques dénuées de population humaine… et habitées par des manchots.

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Des manchots royaux sur l’île de Heard (Australie), le 21 novembre 2012. © Matt Curnock/AFP

Donald se plaint de ne pas pouvoir laver «ses beaux cheveux»

Entre deux rétropédalages sur ces droits de douane mi-avril, le président américain a trouvé le temps de signer un décret… pour augmenter le débit des douches. Il se plaignait depuis longtemps de la pression d’eau insuffisante (un peu plus de neuf litres par minute, pour des raisons d’économie de la ressource en eau) dans les salles de bain américaines, qu’il impute aux réglementations fédérales, qualifiées «d’extrémisme vert». «J’aime prendre une bonne douche pour prendre soin de mes beaux cheveux», a-t-il justifié.

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Donald Trump parlait de ses cheveux lors d’une conférence dans le Maryland, en février 2018. © Saul Loeb/AFP

Trump retire 2,2 milliards de dollars à Harvard, la fac la plus prestigieuse des États-Unis, qui «enseigne l’imbécillité»

La Maison-Blanche a gelé 2,2 milliards de dollars de subventions à Harvard après que cette dernière s’est opposée aux réformes voulues par les autorités fédérales au sein de l’université, le 14 avril.

«Harvard est une blague qui enseigne la haine et l’imbécillité, et qui ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux», a déclaré Trump. Comme pour d’autres universités, il souhaite mettre en place des représailles financières contre l’établissement tant que celui-ci n’accepte pas ses réformes (fin des politiques d’inclusion, audit idéologique, chasse aux étudiant·es étranger·es…).

Trump décide de forer dans les eaux internationales, la Chine lui répond qu’il n’a pas le droit

Fidèle à son slogan de campagne, «Drill baby drill» («Fore bébé fore», en français), et son amour pour les énergies fossiles, le républicain a signé un décret, le 24 avril, destiné à ouvrir l’extraction minière sous-marine en eaux internationales, comme l’a rapporté Le Monde.

De quoi collecter un milliard de tonnes de métaux rares et utiles, notamment, à la fabrication de batteries. Cette décision remet en cause l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et la Chine a estimé qu’elle «enfreindrait le droit international». Surtout, elle ouvre la porte à une destruction sans précédent des espèces et écosystèmes des grands fonds.



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