
Le département d’Etat américain a annoncé, mercredi, la fermeture du service de Lutte contre la manipulation de l’information et les ingérences étrangères (Counter Foreign Information Manipulation and Interference), hérité du Global Engagement Center (GEC), une entité fondée en 2016 pour contrer les campagnes de désinformation en provenance de pays comme la Russie ou la Chine. Une décision controversée prise par le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui a invoqué la nécessité de « défendre la liberté d’expression des Américains ».
« Sous l’administration précédente, ce service, qui coûte chaque année plus de 50 millions de dollars au contribuable, a dépensé des millions pour faire taire les voix d’Américains qu’il était censé défendre », a accusé le secrétaire d’Etat. Il a ajouté que cela constituait « l’antithèse des principes même que nous devrions défendre » et que cela était « inconcevable dans un pays comme l’Amérique ».
Fermeture d’ambassade et arrêt de programmes
Cette fermeture intervient dans un contexte budgétaire tendu : la diplomatie américaine prévoit de réduire de 50 % ses dépenses via des fermetures d’ambassades et l’abandon de programmes de coopération. Déjà dans le viseur des élus républicains depuis plusieurs années, le service avait vu son financement bloqué fin 2024 par le Congrès. En 2023, Elon Musk avait aussi qualifié le GEC de « pire censeur au sein de l’Etat américain » et de « menace pour la démocratie ».
Notre dossier sur les Etats-Unis
Fondé à la veille de la première élection de Donald Trump, le GEC avait notamment pour mission de lutter contre les campagnes de désinformation ciblant les élections américaines. Un rapport du procureur spécial Robert Mueller avait confirmé, dès 2019, une ingérence systématique de la Russie dans le scrutin présidentiel de 2016, pointant l’utilisation coordonnée de hackers et de « trolls » sur les réseaux sociaux.