Des opérations jamais réalisées mais facturées : la CPAM sommée d’enquêter sur le Dr Zekri


l’essentiel
Me Bisseuil saisit la CPAM pour qu’elle enquête sur le Dr Jacques Zekri, ORL soupçonné d’avoir multiplié de fausses interventions chirurgicales en les facturant à l’Assurance maladie.

Dans le dossier visant le Dr Jacques Zekri, ORL toulousain, soupçonné d’avoir facturé à l’Assurance maladie des interventions non réalisées, Me Stella Bisseuil, avocate de plusieurs parties civiles, a envoyé une lettre officielle ce 16 avril, au directeur national de la CPAM. Objectif : déclencher une enquête interne sur ce qu’elle décrit comme un mode opératoire répété.

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Elle dénonce particulièrement la « septoplastie fantôme », une fausse opération de redressement de la cloison nasale dont le praticien aurait été friand pendant des années. « Je retrouve des septoplasties qui n’ont pas été réalisées. Donc manifestement, c’est une opération sur laquelle il a souvent joué pour se faire payer sans la pratiquer. »

L’avocate interpelle directement la caisse d’assurance maladie : « Qui a financé cette opération fantôme ? C’est la CPAM. » Elle l’invite à examiner ses propres fichiers, où d’autres cas similaires pourraient émerger.
En parallèle, les complémentaires santé pourraient elles aussi être sollicitées. « J’envisage de suivre une démarche similaire à celle entamée avec la CPAM, c’est-à-dire qu’à l’occasion des dossiers… je vais essayer de les contacter à chaque fois que j’ai un dossier qui va être abouti avec un rapport d’expertise », explique Me Bisseuil.
Pour structurer et rassembler les victimes, la création d’une association est également envisagée. « Moi, j’ai toujours dit que je considérais que c’était un outil très efficace quand on est des victimes en nombre », explique-t-elle. « Elle permet de rassembler des personnes, y compris celles qui ne souhaitent pas engager d’action en justice, mais qui se considèrent comme victimes, qui veulent s’y intéresser, être informées, etc. » Et d’ajouter : « C’est le nombre aussi de gens qui adhèrent à ces structures qui permet aux autorités de se dire qu’en fait, on risque de passer à côté de quelque chose de très important. »



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