
«Un tiers des agences et des opérateurs de l’Etat seront fusionnés ou supprimés », a annoncé dimanche, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Des organismes publics ou privés auxquels l’Etat délègue tout ou partie de la mise en œuvre de ses politiques. Selon la loi de finance 2025, on en dénombre 434 aux statuts juridiques très variés qui ont perçu 77 milliards d’euros de financements publics, détaille l’AFP. Si, la ministre a d’ores et déjà promis que les universités ne seront pas menacées, quels sont les postes visés ?
En tout, ce sont 180.000 personnes qui sont ciblées par la « refondation de l’action publique » souhaitée par le Premier ministre, François Bayrou, pour économiser « 2 à 3 milliards d’euros », selon Amélie de Montchalin.
« Aucune agence n’a rien à faire »
« Dans les agences, il y a des fonctionnaires, mais la majorité sont des contractuels. C’est inquiétant », précise à 20 Minutes, Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA fonction publique sans savoir pour l’heure, qui sera dans le viseur. Mais plusieurs agences sont dans le collimateur, depuis quelques mois déjà. C’est le cas de l’Agence bio, l’Agence pour la transition écologique, l’Office français de biodiversité et la Commission du débat public qui avaient été visés par des amendements demandant leur suppression.
« On a un devoir […] de supprimer ce qui est inutile ou qui aujourd’hui coûte trop cher », avait déclaré hier la ministre. « Aucune agence n’a rien à faire », a retoqué l’UNSA.
« Il faut un dialogue social »
« Ça nous interroge, au-delà de l’inquiétude, car il y a quelques années, il y avait une politique de création d’agences avec plusieurs missions et aujourd’hui, c’est l’inverse. Quid de ces missions si on supprime des agences ? », questionne Luc Farré. « Ce qui nous importe, c’est de préserver les missions, dans l’intérêt des agents, de l’Etat et surtout des Français. Economiser, oui, mais pas au détriment des services publics. Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne méthode. Si on transfère ces missions à des privés, c’est dangereux pour l’indépendance et ça coûtera plus cher », lance le secrétaire général de l’UNSA fonction publique.
« Les choses changent, les besoins d’il y a 20 ans ne sont plus les mêmes aujourd’hui, c’est un fait. Nous ne sommes pas contre une réorganisation, mais il faut un dialogue social avec les représentants pour préserver avec intelligence les missions et les services publics. On ne peut pas partir sur une position dogmatique de supprimer juste pour faire des économies d’argent », conclut Luc Farré.