Des microbes anciens réveillés en Alaska : une menace pour le climat ?
Mise à jour le 2025-10-20 06:40:00 : Des scientifiques ont réveillé des microbes endormis depuis 40 000 ans, soulevant des inquiétudes sur le réchauffement climatique.
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Des scientifiques de l’American Geophysical Union (AGU) viennent de réveiller volontairement des organismes qui dormaient depuis des dizaines de millénaires, dans les profondeurs glacées de l’Alaska. Ces microbes, plongés dans un long sommeil de 40 000 ans dans les couches du pergélisol, ont été ramenés à la vie après avoir été extraits de quatre endroits d’un ancien tunnel de recherche militaire. Creusé dans les années 1960 par le U.S. Army Corps of Engineers, il est aujourd’hui un site scientifique unique au monde, car il permet d’étudier in situ les sols gelés les plus anciens d’Amérique du Nord, préservés dans un état quasi intact.
Pourquoi ces microbes se retrouvent soudainement au centre de l’intérêt de cette équipe ? Car, comme l’explique Tristan Caro, microbiologiste et géochimiste à l’Université du Colorado Boulder, ces organismes sont encore vivants et « capables […] de dégrader la matière organique et de la libérer sous forme de dioxyde de carbone ». Une résurrection microbienne qui pourrait créer une boucle de rétroaction et accélérer le réchauffement climatique, lui-même catalysant déjà la fonte des glaces.
Leur étude a été publiée le 11 septembre dans la revue Journal of Geophysical Research: Biogeosciences ; un travail qui permet de mieux intégrer le facteur biologique aux modèles du réchauffement arctique. En ramenant ces organismes à la vie, ces scientifiques cherchent à anticiper comment les sols du Grand Nord pourraient réagir à la hausse des températures mondiales et quels dangers ils représentent aujourd’hui.
Ce qu’il faut savoir
- Le fait : Des microbes endormis depuis 40 000 ans ont été réveillés en Alaska.
- Qui est concerné : La communauté scientifique et le grand public.
- Quand : Étude publiée le 11 septembre 2025.
- Où : Alaska, États-Unis.
Des microbes préhistoriques qui peuvent influencer le climat
Le pergélisol est le sol gelé en permanence, présent sous près d’un quart de l’hémisphère Nord. Selon les estimations actuelles, il renferme des milliards de tonnes de carbone organique qui, si le climat était resté stable, resteraient piégées à l’intérieur. Comme il tend à disparaître en raison du déséquilibre climatique, il libère ce gaz à effet de serre, mais également les micro-organismes dont l’hibernation empêchait la transformation du carbone en gaz à effet de serre (CO₂ et méthane). Lorsqu’ils se réveillent, leur activité biologique reprend et ils recommencent à décomposer la matière, et donc à émettre de nouveau ces gaz.
Pour mieux comprendre ce phénomène, l’équipe de Tristan Caro et Sebastian Kopf, géomicrobiologiste à la même université, a prélevé des échantillons dans le Permafrost Tunnel Research Facility, situé près de la ville de Fairbanks. En laboratoire, ils ont ensuite recréé les conditions d’un hiver alaskien, en soumettant leurs prélèvements à des températures oscillant entre 3,8 °C et 12,2 °C.

Les microbes ne se sont pas réveillés immédiatement, mais ils ont commencé à se reproduire et à proliférer au bout de plusieurs mois. Lorsqu’ils sortent de leur long sommeil, ces organismes restent d’abord inertes, comme engourdis, avant de reprendre une activité métabolique normale. Un lent « redémarrage » qui montre qu’il existe un certain délai avant que les sols gelés deviennent des sources émettrices de carbone.
Mais à mesure que les étés arctiques s’allongent et se réchauffent, ce laps de temps pourrait être amené à se réduire. Les conditions deviendraient alors plus favorables à une activité microbienne intense, qui prolongerait les périodes d’émission de CO₂ et de méthane, même une fois la saison estivale passée.
C’est la définition même du terme de boucle de rétroaction positive : plus le climat se réchauffe, plus le pergélisol fond longtemps et plus les microbes ont le temps de libérer du carbone, ce qui augmente davantage le réchauffement à l’échelle mondiale.
« C’est l’un des aspects les plus incertains du réchauffement : comprendre comment la fonte du pergélisol, chargé en carbone, va affecter la biologie du sol et la vitesse du changement climatique », confesse Kopf, à propos de cette boucle.
Les souches étudiées pour l’occasion ne sont pas des agents pathogènes connus, elles ne représentent donc aucun risque sanitaire immédiat. En revanche, une fois leur activité métabolique réveillée, elles déclenchent la reprise séquentielle des voies métaboliques caractéristiques du pergélisol en dégel : la respiration aérobie dans les couches supérieures et la méthanogenèse dans les zones privées d’oxygène. Des processus interrompus depuis la dernière période glaciaire, qui, une fois relancés, dégraderont la matière organique accumulée sous les sols glacés depuis le Pléistocène (2,58 millions d’années à 11 700 ans avant notre ère). À moyen/long terme (plusieurs décennies), les émissions de ces populations bactériennes viendraient s’ajouter aux nôtres, aggravant la charge radiative de l’atmosphère et prolongeant naturellement la durée du réchauffement climatique, même si, par miracle, les activités humaines cessaient demain. Autant dire que ce « miracle » tient aujourd’hui du fantasme et que ces bactéries n’ont certainement pas besoin de notre aide pour réchauffer la planète.
- Des chercheurs américains ont réveillé des microbes restés figés dans le pergélisol alaskien depuis plus de 40 000 ans afin d’étudier leur comportement lors du dégel.
- Ces organismes reprennent lentement leur activité biologique et transforment la matière organique ancienne en gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement du climat.
- Leur réactivation montre que le dégel du pergélisol pourrait entretenir le réchauffement planétaire sur plusieurs décennies, même si les émissions humaines cessaient totalement.
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Sources
Source : Journal of Geophysical Research

Source d’origine : Voir la publication initiale
Date : 2025-10-20 06:40:00 — Site : www.presse-citron.net
Auteur : Cédric Balcon-Hermand — Biographie & projets
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Publié le : 2025-10-20 06:40:00 — Slug : des-microbes-endormis-depuis-40-000-ans-refont-surface-doit-on-sinquieter
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