Malgré le contexte macroéconomique tendu, « 2024 aura été une bonne année pour la Banque des Territoires », indique Alexis Rouque qui en occupe la fonction de directeur général dans le Sud. Pour preuve, le 1,9 million d’euros de prêts consentis sur la période, contre 1,6 million l’année précédente.
Dont 1,5 milliard euros ont profité aux logements social et intermédiaire. « C’est deux fois plus que l’année dernière malgré les difficultés que connaît le secteur de la construction », commente Alexis Rouque citant la cherté du foncier, le faible octroi de permis de construire, la dépendance de la production de logement social vis-à-vis des promoteurs… soulignant néanmoins des « résultats en trompe-l’œil ». Cette croissance des prêts liés au logement est très fortement soutenue par le logement intermédiaire, qui représente la moitié des encours mais qui a beaucoup plus fortement crû que le logement social et dont le prix est plus important. « Dans la région, le prix moyen du logement social avoisine les 140.000 euros. Pour le logement intermédiaire, on se situe plutôt entre 230.000 et 240.000 euros ».
Horizon long terme
L’année 2024 est aussi marquée par un doublement du nombre de collectivités locales à qui la Banque des Territoires a prêté de l’argent, soit 69 collectivités soutenues pour 318 millions d’euros (contre 857 millions en 2023 néanmoins). « Les collectivités locales sont attirées par nos prêts à horizons très longs », explique encore Alexis Rouque. Des prêts utiles pour financer des projets liés à la transition écologique, qui semble être un sujet cher aux élus locaux. « La dynamique de la transition écologique est vraiment présente. Qu’il s’agisse de rénover des établissements publics, de refaire de l’éclairage public, de la solarisation, de décarboner la flotte de transports en commun ou encore de protéger la biodiversité. Les collectivités y accordent de l’importance, d’autant que cela peut être source d’économies, par exemple en réduisant les dépenses d’énergie ».
Une volonté d’investir qui semble se maintenir malgré les réductions budgétaires demandées. « Les collectivités ont encore une capacité d’endettement pour investir. Surtout les Régions et communes. Quand il faut faire des arbitrages, ce n’est pas l’investissement qu’elles sacrifient en premier car elles savent combien cela participe à l’activité et à l’emploi. À la place, elles vont plutôt réduire des subventions par exemple ». Le calendrier électoral – avec l’arrivée des élections municipales en 2026 – explique aussi sans doute une part de ce dynamisme.
De nombreux projets liés à la transition écologique
Parmi les projets de collectivités ainsi financés en 2024, 4 millions d’euros ont été prêtés à la ville de Saint-Jean-Cap Ferrat pour l’acquisition et la réhabilitation d’une emprise foncière naturelle afin de la protéger de l’artificialisation sur le long terme. On relève aussi des projets liés au traitement de l’eau, à la gestion des déchets. Plusieurs projets aussi du côté de la mobilité : avec par exemple 80 millions d’euros prêtés pour l’extension du tramway à Marseille. Des rénovations d’écoles, de piscines.
La Banque des Territoire s’implique aussi auprès des collectivités à travers du plan Action Cœur de ville qui concerne 12 villes de la Région et qui a été reconduit avec une attention particulière portée aux quartiers de gare et entrées de villes. 849.000 euros ont été engagés en 2024 sur des missions d’ingénierie pour lancer 22 projets. S’y ajoutent 7,95 milliards d’euros de prêts et 7,36 milliards investis en fonds propres.
Quant au programme Petits villes de demain mis en place en 2020, il concerne 65 communes et a fait l’objet en 2024 de 16,6 millions d’euros de prêts pour financer 14 projets. Des projets qui répondent à des enjeux de renouvellement des infrastructures d’eau potable et d’assainissement, d’offre médicale de proximité, et d’accompagnement du vieillissement en territoire.
Autant de leviers d’attractivité locale qui s’inscrivent dans le quotidien.