COP30 : L’Europe face à un défi climatique crucial

Mise à jour le 2025-11-10 10:28:00 : La COP30, qui débute ce lundi, pourrait marquer un tournant décisif pour l’ambition climatique européenne.

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Les discussions à la COP30, qui s’ouvre ce lundi, résultent de mois de tractations intenses. Les tensions observées lors des préparations à Bonn en juin laissent présager des difficultés. Beaucoup craignent que cette COP ne soit une répétition de l’échec de Copenhague en 2009, symbole de l’impuissance face au changement climatique. Seize ans plus tard, les questions demeurent : comment inciter les pays en développement à réduire leurs émissions ? Comment répartir équitablement les efforts financiers ? Comment dépasser les désaccords sur la sortie des énergies fossiles ?

Ce qu’il faut savoir

Le fait : La COP30 pourrait être un tournant pour l’ambition climatique de l’Europe.
Qui est concerné : Les pays en développement et les principaux émetteurs mondiaux.
Quand : À partir du 10 novembre 2025.
Où : Belém, Brésil.

Des engagements trop faibles

L’accord de Paris est à nouveau mis à l’épreuve. À ce jour, seulement un tiers des pays ont soumis leurs engagements pour 2035, représentant environ la moitié des émissions mondiales. Ces contributions, entièrement volontaires, visent une réduction de seulement 10 % des émissions de CO2. Actuellement, le monde est en passe d’atteindre un réchauffement de 2,8 °C, presque le double de la limite de 1,5 °C convenue à Paris.

Une diplomatie sur le fil

L’UE appelle à une réponse collective face aux écarts entre ambitions et réalisations climatiques. Cependant, comment inciter les pays réticents à s’engager sans voie de négociation formelle ? Les pays comme l’Australie, la Chine ou la Russie affichent des objectifs médiocres, et certains n’ont soumis aucun objectif.

Peter Lydén, de l’ONG Germanwatch, souligne la nécessité de négociations prudentes, car la question est sensible. L’UE, autrefois soutenue par Washington, se retrouve isolée, les États-Unis ayant réduit leur engagement diplomatique depuis le départ de John Kerry.

Évolution ou capitulation ?

L’accent mis par l’Europe sur l’action climatique est en contradiction avec les priorités du Brésil, pays hôte de la COP30, qui privilégie l’adaptation au changement climatique. Les pays industrialisés sont invités à fournir davantage de financements pour cette adaptation. L’UE se contenterait de convenir d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés.

Pour Peter Lydén, seul le temps dira si l’UE parviendra à surmonter ses divisions internes et à réduire l’écart entre les actions nécessaires et les engagements des dirigeants mondiaux.