
Un moment chargé d’émotion. Ce mercredi, sœur Geneviève Jeanningros s’est recueillie pendant près de sept minutes devant la dépouille du pape François, rapporte CNews. Malgré un protocole strict autour du cercueil, dont l’accès est normalement réservé aux cardinaux, la religieuse a tenu à adresser un dernier adieu à celui qu’elle avait rencontré il y a plus de cinquante ans. Mouchoir à la main, elle n’a pu retenir ses larmes.
Une profonde amitié liait en effet cette Française de 81 ans, originaire du Doubs, à Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom. Membre de la Fraternité des Petites Sœurs de Jésus et installée près de Rome, sœur Geneviève avait fait la connaissance du futur pape dans les années 1970, en Argentine, comme le rappelle France 3 Bourgogne-Franche-Comté.
Surnommée « l’enfant terrible » par le pape
À l’époque, sa tante, sœur Léonie Duquet, missionnaire dans les bidonvilles de Buenos Aires, venait d’être enlevée puis assassinée à l’âge de 61 ans. Alors provincial des jésuites d’Argentine, Jorge Mario Bergoglio n’avait pas assisté à ses funérailles, un geste que sœur Geneviève avait vivement déploré. Elle lui avait écrit une lettre, puis avait eu la chance d’échanger avec lui par téléphone.
Le contact avait été repris en 2013, après l’élection du pape François et les liens entre eux s’étaient resserrés. Depuis, ils entretenaient une relation régulière : chaque mercredi, elle lui rendait visite, et lui-même se rendait parfois auprès d’elle. Le souverain pontife la surnommait affectueusement « l’enfant terrible » et la considérait comme une « figure vivante de l’Évangile », en rapport avec son travail auprès des personnes marginalisées. Depuis plus de cinquante ans, sœur Geneviève vit en effet dans une caravane au Luna Park d’Ostie, où elle accompagne la communauté des forains, notamment les personnes homosexuelles et transgenres.