
Que ce soit à l’Assemblée national ou au Sénat, les lois environnementales et les normes subissent des détricotages à travers différentes lois ou propositions récemment discutées. Certaines agences comme l’Office français de la Biodiversité sont mêmes menacées. En Auvergne, ce phénomène inquiète.
Eric Marguin est producteur de petits fruits à Sauxillanges dans le Puy-de-Dôme. Il est aussi co porte-parole à la Confédération paysanne. Les récentes attaques contre les normes environnementales sont, pour lui, une diversion. « C’est un peu comme un chiffon rouge pour détourner l’attention de la vraie question qui est celle du revenu agricole. Il n’y a aucune réponse par rapport au revenu agricole et pour détourner cette colère, on s’attaque à l’environnement. On dit que le problème, c’est la gestion des haies ou des choses comme ça. »
Il est aussi apiculteur. Le retour des néonicotinoïdes, qui fait partie de la loi Duplomb votée au Sénat, l’inquiète. « C’est une arme de destruction massive pour la biodiversité. L’insecticide se trouve dans la plante, dès la graine. Le fait est que seulement 10% des pesticides se retrouvent dans la plante et 90% dans l’environnement. »
Du côté des associations environnementales, le projet de loi de simplification de la vie économique récemment débattu fait aussi partie des inquiétudes. Elle prévoit, entre autres, que des projets autoroutiers comme l’aménagement de la RN88 en Haute-Loire, soit reconnu d’intérêt public majeur et donc passer outre les intérêts environnementaux. Grégoire Delanos, membre de Greenpeace à Clermont-Ferrand, déclarait en juillet 2023 : « L’Etat, qui est souvent à l’origine de ces projets, ou les Régions, comme c’est le cas pour la RN 88, cherchent à assouplir les normes, à toujours plus construire. Ils continuent dans un schéma pro routes, pro infrastructures qui nuit considérablement à la biodiversité et au monde habitable dans lequel on vit. »
Des agences ont été menacées de suppression comme l’Office français de la biodiversité ou l’ADEME. Mais d’autres établissements sont dans le viseur. Les régressions environnementales sont nombreuses et peuvent avoir des conséquences sur l’ensemble de la vie des populations, selon Nicolas Bonnet, député EELV du Puy-de-Dôme : « Tous ces retours en arrière qu’on voit en ce moment sont particulièrement dangereux car on fait face à des problématiques qui ont tendance à s’accentuer, comme les phénomènes de pollution, les problèmes de santé environnementaux, le changement climatique, qui ne font que s’accroître. Aujourd’hui, au lieu de se dire qu’il faut qu’on soit plus ambitieux, on prend du retard. » Le réchauffement climatique dû aux activités humaines augmente et la perte de biodiversité et de zones naturel peut impacter durablement l’humanité.
-Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck pour France 3 Auvergne