C’est quoi l’Îlot Chirac, ces immeubles vendus 165 millions d’euros à Paris ?


Anodine pour le commun des mortels, l’information est un petit séisme dans le monde de l’immobilier parisien : l’Îlot Chirac a été vendu. Si cette transaction tient de l’événement c’est qu’elle était attendue depuis près de dix ans. Un feuilleton si long que cette vente commençait à tenir de la légende urbaine.

Mais le 15 avril, c’est via un post LinkedIn qu’Éric Sitruk, PDG du groupe Pierre Rénovation Tradition, a annoncé avoir fait l’acquisition du bien avec le très controversé Thomas Fabius, fils de l’actuel président du Conseil constitutionnel, pour une somme oscillant entre 165 et 170 millions d’euros, de quoi faire rougir voyages-lifestyle-ultra-luxe-famille-kretz-conquete-nouvelles-destinations » class= »color-ultramarine c-link »>la famille Kretz. Des chiffres qui donnent le tournis pour un élément tout de même assez méconnu, même des Parisiens.

13.000 m2 en lisière du Champ-de-Mars

Pourtant, en se promenant autour du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel, il est difficile de le manquer. L’Îlot Chirac, autrefois appelé « Îlot Branly », est un ensemble de quatre immeubles résidentiels de style art-deco » class= »color-ultramarine c-link »>art déco. Situés à 200 mètres de la tour Eiffel, entre les quais de Seine et la rue de Buenos-Aires, ce sont au total 13.000 m2 pour une soixantaine d’appartements qui offrent « des vues imprenables sur tout Paris » selon les nouveaux acquéreurs. Une cour intérieure vient même agrémenter le tout.

Si le prix de l’ensemble paraît mirobolant, rapporté au m2, il impressionne moins, autour de 13.000 euros du mètre carré, soit un peu plus que la moyenne parisienne. Un prix étonnement bas au regard de son prestigieux emplacement qui s’explique en grande partie par la vacance des logements (seuls 20 % seraient occupés) et par les très nécessaires travaux de rénovation à venir. Une fois effectués, ils feraient monter la valeur de certains biens à plus de 35.000 euros/m2. Et c’est sans prendre en compte l’incroyable toit-terrasse qui offre une vue à 360° sur la capitale.

Un bien de première main

Un autre « obstacle » se dressait également sur la route des potentiels acheteurs, le PLU qui impose de créer au moins 30 % de logement social pour tout projet de construction ou de rénovation de plus de 800 m2 en zone déficitaire, comme l’est le quartier du Champ-de-Mars.

Mais ce qui rend cette vente encore plus extraordinaire, c’est qu’il s’agit, pour ce bien, de la première transaction… Construit en 1911, il avait, jusqu’alors toujours appartenu à une seule et même famille, l’une des plus grandes fortunes française : la famille Oberkampf.

Descendante de l’industriel Christophe-Philippe Oberkampf (oui oui, la station de métro du 11e arrondissement c’est lui), fondateur de la manufacture royale des toiles imprimées (où était fabriquée la toile de Jouy) au XVIIIe siècle, cette famille a toujours été propriétaire des lieux, jusqu’à Marie-Armande et Marie-Sophie Le Breton ainsi que leur mère, Iris Oberkampf, qui vendent donc aujourd’hui.

Selon différents spécialistes de l’immobilier de luxe, les nouveaux propriétaires pourraient avoir de nombreux projets pour l’Îlot Chirac, notamment un restaurant gastronique au rez-de-chaussée, des appartements et de l’hôtellerie de grand luxe.



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