C’est quoi ce concept de crèches en plein air, une première, à Lyon ?


Et si vos enfants faisaient la sieste, mangeaient et jouaient… dehors, toute l’année ? C’est le concept venu des pays scandinaves que souhaite développer la ville de Lyon, qui a annoncé jeudi l’ouverture de deux structures d’ici l’automne, dont une crèche municipale. Ce sera la première en France à proposer un accueil 100 % en plein air.

En quoi cela consiste ? Quels sont les objectifs ? Et les bienfaits ? 20 Minutes fait le point.

Une crèche 100 % en plein air, c’est-à-dire ?

D’après la mairie, ce genre de structures « privilégient des pédagogies basées sur l’observation, l’exploration libre et le lien avec l’environnement ». La crèche associative Souris en Herbe accueillera vingt enfants fin septembre 2025, dans un parc public. Une crèche municipale du même type ouvrira début 2026. Et un troisième projet est à l’étude, qui pourrait s’implanter au parc la Tête d’Or. Au total, 60 berceaux seront créés sur ce modèle.

Concrètement, les enfants passeront toute leur journée dehors, quelle que soit la saison. En cas de températures extrêmes, canicule ou grosses pluies, ils pourront être mis à l’abri dans une structure en bois sur pilotis, équipés d’ombrages et de ventilateurs. Un espace intérieur environ 100 m2) est réservé aux fonctions essentielles (repas, soins, repos du personnel), d’après la ville. Pour Souris en Herbe, il comprendra une petite salle d’activité, des sanitaires pour enfants, un bureau de direction, un office de réchauffage, une salle de repos pour le personnel, des vestiaires et des locaux techniques.

Mais à quoi ça sert ?

« Donner accès au plein air aux enfants fait l’unanimité dans le métier et du côté des parents, ça fait consensus », assure Claire Grolleau, présidente de l’association Label vie. La Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant demande également qu’un lien avec « la nature » soit fait pour « permettre aux enfants de grandir en toute confiance ». À Lyon, quatorze cours de crèche ont déjà été végétalisées, des potagers et poulaillers ont été installés et les agents ont été formés aux bienfaits d’activités extérieures.

Valéry Roy, directrice de crèche semi plein air depuis quinze ans à Paris et autrice du livre Petite enfance et plein air, parle d’une petite révolution. « À mes débuts, je voyais les enfants enfermés devenir agités, tendus, parfois agressifs. Ce rythme ne leur allait pas, et moi je ne pouvais pas continuer à gagner ma vie en faisant du mal aux enfants des autres », explique-t-elle. En s’inspirant des pays nordiques, elle a construit un projet éducatif autour de la nature.

Quels sont les bienfaits d’une crèche en plein air ?

La mairie assure que ces structures « favorisent le développement cognitif, moteur et émotionnel des enfants », renforcent l’immunité, améliorent la concentration, le sommeil et sensibilisent précocement à l’écologie. « On observe une baisse des maladies. Globalement, être dehors, ça réduit les allergies. Ce sont donc des gros bénéfices sur la santé », pointe également Claire Grolleau.

« Dehors, les enfants observent les oiseaux, manipulent les éléments naturels, confirme Valérie. Ils développent une motricité fine, une conscience de leur corps, de l’espace, enrichissent leur vocabulaire, coopèrent plus facilement entre eux et… rient davantage. Et j’en suis convaincue, on les prépare pour une meilleure compréhension de la biodiversité et ils grandissent avec cette attention à la nature. On crée des adultes différents. »

Elle ajoute : « Le bruit est permis, le son se régule tout seul. On n’a pas besoin d’imposer le silence en permanente comme à l’intérieur. » Les bénéfices ne s’arrêtent donc pas qu’aux enfants : le plein air réduit le stress des professionnelles, améliore la dynamique d’équipe, et redonne du sens au métier.

Quelles sont les limites d’une crèche en 100 % plein air ?

« De plein air, oui. Mais pas dans du plastique, prévient Claire Grolleau. Il faut une vraie biodiversité. C’est de cette manière qu’on décuple les effets sur le bien-être des enfants. » Elle souligne que, dans tous les cas, le service de protection maternelle et infantile veille à la bonne application des normes de sécurité des enfants. « Ils ne laisseront pas une crèche ouvrir aux abords d’une autoroute », insiste-t-elle.

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De son côté, Valérie Roy nuance : « Le 100 % plein air a ses limites. » Elle milite davantage pour le « 80 % dehors » et « 20 % en intérieur » pour « répondre au mieux à tous les besoins des enfants ». Les conditions météo extrêmes et le confort pour les tout-petits peuvent en effet compliquer les choses. « Si un bébé a fait pipi dans sa couche et qu’il est très couvert, on ne va pas s’en rendre compte tout de suite », donne-t-elle comme exemple.

Pour elle, « l’avenir, c’est le semi plein air ». Et surtout, « la transmission ». « Il faut former, accompagner les professionnelles et leur montrer qu’on peut faire autrement pour le bien de tout le monde », conclut-elle.



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