Ces moutons perdent leur laine, les éleveurs les emmènent prendre un bain pour lutter contre la gale

En Haute-Marne, désormais, les éleveurs de brebis et de moutons atteints par la gale ovine peuvent emmener leurs bêtes prendre un bain, dans une baignoire dédiée à l’éradication de cet acarien. C’est le Groupement de défense sanitaire (GDS) du département qui s’en est équipé, afin de la mettre à disposition de tous les professionnels qui en auraient besoin.

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Dans ce troupeau de brebis qui attendent patiemment qu’on veuille bien leur donner un bain, certaines bêtes font peine à voir : leur manteau de laine s’arrache et tombe au sol, leur peau, elle aussi, souffre de la présence de la gale psoroptique. Cet acarien, présent depuis de nombreuses années en Haute-Marne, comme dans de nombreux départements de France, peut avoir des conséquences dramatiques sur les élevages, comme un amaigrissement des bêtes, une baisse de la fertilité et une augmentation de la mortalité.

« Il y a quelques semaines, dans cet élevage [qui préfère rester anonyme, NDLR], sont apparues, lors de la tonte, des plaques avec des décollements de laine et de peau, raconte Samuel Guénin, vice-président du groupement de défense sanitaire (GDS) de Haute-Marne. Et c’est là qu’on s’est rendu compte de l’apparition de la gale ».

Alors pour lutter contre cette maladie, le GDS s’est doté d’une baignoire géante, la troisième de ce type en France. Elle permet de baigner les ovins atteints par le parasite, dans une eau mélangée à un insecticide anti-acarien. « Il faut donner deux bains à dix jours d’intervalle, poursuit Samuel Guénin, pour casser les cycles des acariens. Si le protocole est bien suivi à la lettre, avec des injections complémentaires, on peut arriver à se débarrasser totalement de la gale ». Le mouton doit par ailleurs être baigné au minimum une minute et sa tête doit être immergée deux fois.

Cette baignoire contient un insecticide anti-acarien pour lutter contre la gale ovine.

© Marie-Galante Fontant / France télévisions

La maladie est transmise par d’autres bêtes qui pourraient en être porteuses, ou par la faune sauvage qui fréquente les élevages. L’acarien est microscopique et se reproduit très facilement. Il trouve refuge dans les plis de la peau, comme derrière les oreilles par exemple.

Quand un cas de gale est détecté, c’est tout le cheptel qui doit être traité. Et si elle est courante, cette maladie n’en reste pas moins problématique. « Ce n’est pas une nouveauté, poursuit le vice-président du GDS, cela fait des décennies qu’il y a des problématiques de gale sur le département ou même en France. C’est pour cela que l’on a investi dans un matériel pour combattre la maladie, rendre service à nos éleveurs avec l’accompagnement de techniciens, les aiguiller et les aider dans le traitement de leurs animaux ». Les 150 brebis et moutons de l’élevage touché en ce printemps 2025 plongent donc tour à tour dans la baignoire, aidés par un technicien du GDS.

Cette baignoire mobile permet de traiter les moutons atteints de gale ovine. Il n’en existe que trois en France.

© Marie-Galante Fontant / France télévisions

« C’est un investissement de 50 000 euros, précise Aurélie Toledo, directrice groupement de défense sanitaire de Haute-Marne, auquel il faut ajouter le produit, à la charge de l’éleveur ». Le traitement est donc facturé 2 euros 61 à l’éleveur, s’il est adhérent du GDS. Si ce n’est pas le cas, cela peut coûter un peu plus cher, et le technicien n’est pas présent.

Mais l’objectif, pour le GDS, est bien de mettre la baignoire à disposition du plus grand nombre. « Quatre ou cinq élevages sont atteints en Haute-Marne, poursuit Aurélie Toledo, et il peut y avoir des récidives de la gale si elle est mal traitée. C’est pour cela qu’on a investi dans la baignoire : on pourra la louer aussi aux départements limitrophes, à l’échelle du Grand Est, pour traiter la Gale du mieux possible ». Une baignoire mobile, donc, plus facile à déplacer que tout un troupeau.

La gale ovine provoque des plaques et des décollements de peau et de laine.

© Marie-Galante Fontant / France télévisions

Les moutons traités ce jour-là, quant à eux, vont retrouver une prairie saine pour sécher, en attendant leur second bain dans une dizaine de jours. La gale psoroptique ovine peut avoir des conséquences sur la rentabilité d’un troupeau de plus de 20 %.



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