
C’est la première fois, que le congrès national de la Confédération paysanne s’installe en Champagne-Ardenne en Haute-Marne. Dans un territoire à majorité FNSEA, le syndicat n’est pas souvent sous la lumière des projecteurs. Avec 300 paysans par jour présents pour débattre, le syndicat compte bien s’ancrer durablement dans le secteur.
Aujourd’hui, marque la fin du 28e congrès national de la Confédération paysanne, l’occasion de discuter des grandes lignes d’orientation politique, d’établir les rapports financiers, mais surtout de débattre jusqu’à très tard la nuit de plusieurs problématiques essentielles dans le métier d’agriculteur : revenu, foncier, crise de l’élevage, nouvelles installations, et place des femmes dans le monde rural.
Tous les 2 ans, ce sont plus de 300 paysans qui se rejoignent des DOM-TOM, de Corse et de toute la métropole pour penser les fermes de demain, le tout pendant 3 jours.
28 % des agriculteurs en France sont adhérents à la Confédération paysanne et 15 % des agriculteurs dans le Grand Est, c’est le nombre d’entre eux, représentés par la confédération paysanne en France. C’est 10 % d’adhésion nationale en plus cette année, et surtout 4 nouvelles chambres : Corse, Ardèche, Mayotte et la Guyane. Autre facteur très important pour Laurence Marandola, la porte-parole nationale : « Malgré la diminution du nombre d’agriculteurs, notre taux d’adhésion ne recule pas, au contraire, il augmente ! »
Récemment les représentants haut-marnais du syndicat ont même obtenu 3 points et demi de suffrage en plus pour leurs listes. « Résultat modeste, mais non négligeable », pour le porte-parole du département Hippolyte Babouillard.
En posant la question à Hippolyte Babouillard, la réponse est simple, le département a candidaté et il a été retenu. « C’est une reconnaissance de notre engagement, une preuve de notre capacité et une mise en valeur de notre action, il faut montrer que l’on est là en Haute-Marne. » Preuve de cet engagement selon le porte-parole ; la construction d’un nouvel abattoir à Chaumont, l’ancien étant à l’arrêt depuis quelques années, obligeant les éleveurs à aller dans les Vosges voir encore plus loin, limitant ainsi la possibilité du circuit court et rendant bien plus contraignant le travail d’élevage.
Mais aussi l’arrêt du projet de méthaniseur XXL proche de Chaumont ou encore « l’alerte et la mise à disposition de vaccins contre la fièvre catarrhale ovine stéréotype 8″ ajoute Laurence Marandola. Pour cette dernière, le congrès ne pouvait arriver qu’au bout moment à Langres, comprenez juste après des élections où le score fait plutôt bonne figure…
Si le syndicat représente 23 % des voix en Haute-Marne, le score est revu à la baisse pour les autres départements de la région. Dans l’Aube, comptez 12 %, les Ardennes 9 %, et la Marne 8 %. La porte-parole nationale l’explique principalement par le type de culture et sa taille d’exploitation.
Là où les grandes cultures s’imposent comme dans le nord et l’est de la France, la FDSEA reste majoritaire. Là où les zones intermédiaires pratiquaient auparavant la polyculture et l’élevage, ils font maintenant de la céréale, mais en subissant de plein fouet les aléas climatiques, eux votent principalement pour la coordination rurale, laissant peu de place pour la Confédération paysanne dans cette zone.
Mais un autre facteur rentre en jeu : l’image. « Nous n’avons pas suffisamment de moyens pour faire de la communication à fond, il nous fait des actions fortes et surtout aller sur le terrain, parler aux paysans ». Hippolyte Babouillard le répète, « On est présent sur la problématique du loup, de la fièvre catarrhale ovine (FCO), de la sécheresse, il faut tout le temps être présent ». Pas si simple donc de marquer des points dans la 4e région la plus agricole de France, prochaine réunion le 14 et 15 mai à Bagnolet pour choisir les nouveaux dirigeants nationaux de la Confédération paysanne.