Ce qu’il faut retenir de la conférence de François Bayrou sur le budget 2026


C’est « l’heure de vérité », la « France joue sa crédibilité », selon François Bayrou. Ce mardi, le Premier ministre a tenu une conférence de presse sur les finances publiques, assurant que « les grandes orientations » sur le budget 2026 seraient présentées « avant le 14 juillet ». « Réindustrialisation », dépenses publiques et « effort français » dans le budget de la défense… Aucune annonce n’a vraiment été faite, mais 20 Minutes fait le point ce qu’il faut retenir de son discours.

La France « ne produit et ne travaille pas assez »

D’après le président du MoDem, la France « manque de moyens » pour financer ses politiques parce « qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez ». « La politique de retour de la production et de réindustrialisation […] doit devenir une obsession pour notre nation », a expliqué le Premier ministre. Pour lui, « seule une prise de conscience de nos concitoyens peut soutenir une action déterminée ».

Il espère que « la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation » puisse permettre au gouvernement d’obtenir le « soutien » des Français. « Si notre production par habitant était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n’aurions pas de déficit budgétaire », a-t-il notamment observé, déplorant aussi « un taux d’emploi plus faible » chez les jeunes et les seniors.

Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113 % du PIB – qui devient « un piège dangereux, potentiellement irréversible », selon le Premier ministre. « Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge » qui pourrait « atteindre 100 milliards d’euros en 2029 », a-t-il prévenu, jugeant cela « moralement inacceptable » pour les générations à venir.

« Si les taux d’intérêt explosent, alors nous allons être étouffés, c’est l’explosion assurée » à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.

L’enjeu de la réduction du déficit public

Pour répondre à l’enjeu du déficit public, attendu à 5,4 % du PIB en 2025 et prévu à 4,6 % en 2026, « la dette est un piège dangereux, potentiellement irréversible », et l’augmentation des prélèvements obligatoires est « intenable », estime-t-il. Le Premier ministre n’a donné aucun chiffre sur le volume d’économies à réaliser en 2026. Il a simplement qualifié « d’ordre de grandeur » le montant de 40 milliards d’euros annoncé dimanche par son ministre de l’Economie Eric Lombard pour réduire le déficit.

Quant à passer par une hausse des dépenses publiques, « l’excès de dépenses publiques ne fait pas le bonheur des citoyens », a-t-il balayé. « Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui, au bout du compte, en souffrirait », a-t-il dit.

Les dépenses publiques « n’ont pas l’efficacité à laquelle nos concitoyens devraient avoir droit. Pour parler simplement, ils n’en ont pas pour leur argent », a tranché François Bayrou. « Nous sommes le pays qui dépense le plus d’argent public au monde », a-t-il poursuivi.

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Le gouvernement souhaite réduire de 6 % les dépenses publiques d’ici à 2029 sans recourir à « la tronçonneuse », a ensuite annoncé la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin lors de cette même conférence de presse. Elle veut notamment lutter contre « la très grande dérive » des arrêts maladie. Parmi les pistes évoquées, la ministre a parlé de la fusion ou de la suppression de certains opérateurs publics, une action contre « la très grande dérive » des arrêts maladie, la révision du mécanisme des achats publics afin de faire baisser les prix, ou « la gratuité qui déresponsabilise » en matière de services publics.

Un effort de trois milliards en plus pour la défense

Lors de cette conférence de presse, le maire de Pau a aussi annoncé « un effort de trois milliards supplémentaires » pour la défense dans le budget 2026, en raison de « l’ouragan en marche sur la planète » depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, encore « aggravé » par le retournement stratégique des États-Unis.

« L’Union européenne a le devoir impérieux de construire une défense autonome », grâce à « un immense effort partagé, nécessaire de la part des autres pays européens » dans lequel l’« effort français » sera « renforcé ». C’est la première des « quatre orientations » souhaitées par le Premier ministre.

Les « grandes orientations »

Les autres orientations sont le « refus du surendettement », jugé « politiquement insoutenable » et « moralement inacceptable » par le Premier ministre. La troisième concerne « la refondation de l’action publique » via « une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations ». La quatrième orientation enfin vise à encourager et à aider « l’activité économique ».

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Pour les mener à bien, « nous avons décidé d’aller plus vite, de prendre les devants, de choisir un calendrier beaucoup plus ambitieux et beaucoup plus exigeant », a déclaré François Bayrou. Les principales orientations seront connues au 14 juillet, afin de laisser le temps de « rassembler toutes les contributions, toutes les suggestions, toutes les consultations pendant quelques semaines autour de l’avenir et des choix que nous allons devoir faire ». « La survie de notre pays est en jeu », a conclu François Bayrou.



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