
Beyoncé survolant le SoFi Stadium dans un bolide rouge. Beyoncé se livrant à des chorégraphies spectaculaires avec une vingtaine de danseurs. Beyoncé performant sur près de 40 chansons. Beyoncé conviant ses filles sur scène. Il était évident que Queen B allait mettre le paquet pour la toute première date de son Cowboy Carter Tour, ce lundi 28 avril à Los Angeles, mais le show s’est révélé aussi époustouflant et créatif que… politique.
A commencer par le choix et l’ordre des chansons interprétées dans l’enceinte du stade d’Inglewood. Beyoncé a débuté ce show d’envergure avec « Ameriican Requiem » dans laquelle on peut entendre « J’ai des proches à Galveston, enracinés en Louisiane. Ils disaient que je parlais ‘trop country’. Et le rejet est arrivé, disant que je n’étais pas ‘assez country’. » Le ton est donné, et se poursuit tout au long de la soirée, de morceau en morceau, de tableau en tableau.
« Beyoncé a enrichi les thèmes visuels patriotiques de Cowboy Carter d’une profondeur symbolique accrue », indique le magazine Rolling Stone. Et de préciser : « A la fin du concert, elle a brisé ce récit en battant un cow-boy blanc plus âgé dans un duel de tirs stylisé, les balles ricochant sur son corps. Cette scène semblait faire écho à son exclusion des Country Music Association Awards et, plus largement, de l’industrie de Nashville, dominée par les Blancs, qui a longtemps mis la chanteuse sur la touche ».
« Ne demandez jamais la permission »
La portée politique de ce concert spectaculaire ne s’arrête pas là, Queen B a enchaîné avec des morceaux qui n’ont certainement pas été choisis au hasard. C’est notamment le cas de « Freedom », extrait de « Lemonade », sixième album studio de la chanteuse, qui a – au passage – servi d’hymne pour la campagne de Kamala Harris dans le cadre de la présidentielle américaine 2024.
Plus encore, c’est l’interprétation de Beyoncé sur l’hymne américain, « The Star-Spangled Banner » qui n’est pas passé inaperçu. Non seulement l’artiste multirécompensée a rendu hommage à la version proposée par Jimi Hendrix à Woodstock en 1969, mais elle a en prime agrémenté le tout d’un message illuminé en rouge sur l’écran géant du stade : « Ne demandez jamais la permission pour quelque chose qui vous appartient déjà ». Le message est clairement passé. Beyoncé se produira au Stade de France les 19, 21 et 22 juin prochains.