
Par petits groupes, vêtus de blanc, plusieurs centaines de jeunes nantais ont répondu l’appel au recueillement lancé par le comité des élèves de l’établissement Notre-Dame de Toute-Aides ce vendredi. Un bouquet de fleurs dans les mains, ces adolescents ont pénétré à l’intérieur du collège-lycée privé pour rendre hommage aux victimes de l’attaque qui a causé la mort d’une jeune fille, poignardée à plus de 50 reprises. Comme la veille, de nombreux policiers ont veillé à la sécurité du rassemblement et filtré l’entrée du lieu d’enseignement.
Au milieu de la foule, Eric Le Meillon laisse sa fille se fondre dans la file, partir rejoindre ses deux autres frères quelques parts dans l’établissement. Ses trois enfants ont écrit un petit poème qu’ils ont déposé sur le lieu de recueillement. Lui attendra comme les autres parents à l’extérieur. « On se dit que ça arrive ailleurs et jamais chez nous, témoigne ce père de famille. Je me mets à la place des parents, vous déposez vos enfants à l’école et ne pas les voir rentrer le soir… On ne souhaite ça à personne ».
Des regards rougis par l’émotion
Le drame a bouleversé la ville, touché une génération d’adolescent. Combien étaient-ils ce vendredi ? Peut-être un millier. Car de nombreux jeunes scolarisés dans d’autres établissements nantais ont fait le déplacement, sobrement. Benjamin, 15 ans du lycée Eugène-Livet, était l’un d’entre eux. « C’est inacceptable ce qu’il s’est passé. On vient pour soutenir la famille les amis et avoir une pensée pour cette personne qui est décédée. On espère que cela ne se reproduira plus ».
Méline Thaillu, 16 ans, du lycée professionnel ENCIA à Nantes, est venue, elle, en compagnie de deux camarades de sa classe. « C’est un geste horrible, personne ne l’a demandé, la jeune fille qui est morte avait pratiquement notre âge. C’était pour moi une évidence de venir soutenir les familles et les élèves du lycée ».
Dans cette foule statique, où des journalistes de chaînes de télévision ont enchaîné les duplex en direct, figuraient quelques voisins de Notre-Dame de Toutes-Aides. Maurice, 84 ans et sa femme Michelle, ont été impressionnés de « voir toutes ces jeunesses en blanc avec des fleures pour se recueillir ». « C’est émouvant ! ».