
Lorsqu’on est sur la route, il n’est pas rare de voir un automobiliste faire des appels de phare pour nous indiquer la présence d’un contrôle de police ou de gendarmerie à proximité. Mais cette pratique, qui réduit logiquement l’efficacité de ces contrôles, est-elle vraiment légale ? Voici ce que dit la loi.
Pas d’interdiction stricte
Tout d’abord, on définit un appel de phare par l’allumage par intermittence des feux de croisement ou, en cas de faible luminosité ou d’allumage déjà actif des feux de croisement, par l’allumage intermittent des feux de route. Ce signal n’est pas interdit en lui-même par la loi. Il peut être utilisé de différentes manières sur la route même s’il sert toujours à informer un autre automobiliste de quelque chose.
Le Code de la route n’impose qu’une seule chose concernant l’utilisation des appels de phare. L’article 416-2 dispose ainsi que « de nuit, les avertissements doivent être donnés par l’allumage intermittent soit des feux de croisement, soit des feux de route, les signaux sonores ne devant être utilisés qu’en cas d’absolue nécessité ». En clair, il est préférable d’utiliser les appels de phare plutôt que le klaxon hormis en cas d’urgence. Le site du Service Public ajoute que ces appels de phare sont requis afin d’informer les autres conducteurs d’un danger imminent sur la route de nuit. La nature du danger n’est pas explicitée.
Certaines restrictions
La nuit, l’utilisation des feux de route est toutefois soumise à réglementation, comme le rappelle Ouest-France. Il est en effet impossible de les utiliser si cela entraîne un risque d’éblouir d’autres usagers, si l’on s’apprête à croiser un véhicule ou lorsque l’on suit un autre véhicule à faible distance. « La substitution des feux de croisement aux feux de route doit se faire suffisamment à l’avance pour ne pas gêner la progression des autres usagers », indique l’article 416-6. Ne pas respecter cette règle expose les conducteurs à une contravention de quatrième classe d’un montant de 135 euros maximum.
Pour éviter tout risque et pour des raisons de praticité, de plus en plus d’automobilistes choisissent désormais de signaler les contrôles en utilisant les applications GPS type Waze ou Coyote. Depuis 2021, des « zones blanches » interdisant ce type de signalement par les utilisateurs pendant deux heures peuvent toutefois être mises en place sur demande du préfet ou du ministère de l’Intérieur lorsqu’il s’agit de contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants. De quoi limiter la solidarité entre les automobilistes.