
«Combien de Bétharram ? », peut-on lire sur une pancarte ce 18 avril devant l’institution Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine. Sept militants de l’association Mouv’Enfants ont décidé de mener une action en soutien aux enfants victimes d’abus dans l’enseignement catholique français. « Nous pensons bien entendu aux victimes de violences physiques, psychologiques, de torture et de barbarie », lance au mégaphone Arnaud Gallais, cofondateur de Mouv’Enfants, qui se définit comme un mouvement de survivantes et de survivants d’inceste et de violences sexuelles dans leur enfance.
L’opération se veut rapide et choquante. En une quinzaine de minutes, un tas d’objets et vêtements d’enfants décorés de leurs numéros ont été déposés sur un drap blanc, faisant office de « scène de crime ». Une représentation glaciale, à laquelle s’ajoute une pierre tombale, celle des victimes « qui se sont suicidées », ajoute Suzanne Frugier, membre du collectif.
Des témoignages qui font état de toutes sortes de violences
Début mars, un groupe Facebook d’anciens élèves de l’établissement d’enseignement privé catholique sous contrat a été lancé pour recueillir la parole de victimes potentielles. Il compte aujourd’hui près de 900 membres.
Une cinquantaine de témoignages font état d’humiliations, de maltraitance physique, de harcèlement et aussi de violences sexuelles. « J’ai eu un témoignage, il y a quelques jours, d’une personne qui me dit : « Je n’étais pas dans sa classe, mais on entendait sa violence à travers les murs. » », nous raconte Constance Bertrand, elle-même victime d’un surveillant à Saint-Dominique, à propos d’une professeure de CM1 que certains qualifient de « sadique ». À ce jour, cinq plaintes, pour violences psychologiques, harcèlement, agression sexuelle ou encore viol, ont été déposées contre d’anciens employés de l’établissement.
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